jeudi 6 janvier 2011

Cuba entame une année cruciale pour son économie avec des coupures

Livret d'approvisionnement à Cuba.
Cuba entame l'année 2011 avec de nouvelles coupures dans le livret d'approvisionnement, symbole de l'égalitarisme de la Révolution dans le cadre de réformes cruciales entreprises par le gouvernement de Raul Castro pour relancer une économie au "bord du précipice".

Cette décision annoncée jeudi de "supprimer la vente des produits d'hygiène et de nettoyage sur le marché régulé" s'inscrit dans une politique de réduction des dépenses publiques avec notamment les suppressions de 500.000 postes du secteur public (10% de la population active) d'ici la fin du premier trimestre.

Le carnet d'approvisonnement, créé en 1963 peu après la Révolution marxiste de Fidel Castro, offre aux Cubains un quota mensuel de denrées de base (riz, sucre, huile, pâtes alimentaires, café...) à des prix dérisoires car subventionnés. Réduit comme peau de chagrin au fil des ans, il est désormais insuffisant mais reste une aide non négligeable pour des Cubains qui touchent en moyenne 20 dollars par mois.

Le gouvernement a annoncé sa suppression progressive d'ici les cinq prochaines années, ce qui lui permettra d'économiser environ un milliard de dollars (750 millions d'euros) par an.

La mesure de jeudi, en vigueur à partir du 1er janvier, va obliger les Cubains à payer au prix du marché non subventionné le savon et la lessive qui coûteront ainsi 24 fois plus chers (de 0,01 à 0,24 dollar) ou le détergent liquide 7 fois plus (de 0,14 à 1 dollar).

Devant un magasin de La Havane, Magalys Lopez, 69 ans, estime que "les gens pauvres ne peuvent pas payer ces prix". "Je ne sais pas comment ils feront", dit Mme Lopez qui travaille comme femme de ménage pour arrondir sa maigre pension de retraitée. Miguel Fuentes, autre retraité de 67 ans, est "d'accord pour qu'on élimine du carnet les produits nocifs, comme les cigarettes et le café, mais tout cela est dur".

"Cette décision ne va pas changer grand-chose. Certains produits d'hygiène avaient déjà disparu du marché régulé ou n'y apparaissaient que rarement. Et ils étaient de très mauvaise qualité", estime pour sa part Esther, une femme de ménage qui gagne beaucoup plus que la moyenne cubaine en travaillant pour des étrangers.

Source: AngoP

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