lundi 17 octobre 2011

Les «Dames en blanc» honorent la mémoire de leur fondatrice


Le mouvement dissident cubain des «Dames en blanc» a honoré la mémoire de Laura Pollan, l'une de ses fondatrices morte il y a deux jours, dimanche lors de sa manifestation hebdomadaire dans les rues de La Havane.

Pour la première fois depuis la création du groupe en 2003, les hommes avaient été autorisés à rejoindre le cortège.

Une centaine de militantes et militants ont ainsi parcouru en silence l'une des principales avenues de la capitale cubaine, comme le font les Dames en blanc depuis plus de huit ans tous les dimanches.

A la fin du défilé, ils ont crié «Laura Pollan vit» au lieu de leur habituel «Liberté». Comme dans la plupart des cas, les passants n'ont guère prêté attention à leur marche.

Laura Pollan est morte vendredi à l'âge de 63 ans d'une maladie pulmonaire.

Après l'arrestation de 75 opposants, dont son mari Hector Maseda, lors du "printemps noir" de mars 2003, elle avait imaginé ces rassemblements dominicaux de femmes - mères, épouses ou filles de prisonniers politiques.

Le régime cubain, après avoir tenté de les empêcher de défiler, a fini par tolérer les «Damas de blanco», qu'il continue pourtant de dénigrer et de qualifier de «mercenaires» à la solde des Etats-Unis.

Source: 20minutes


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  • lundi 19 septembre 2011

    Cuba: la publicité fait une timide percée face aux slogans révolutionnaires

    Publicité d'un restaurant à  La Havane.

    Encore timide, la publicité commerciale commence à rivaliser sur les murs de La Havane avec les slogans et fresques révolutionnaires, au rythme du développement des petits commerces encouragés par le régime.

    Loin de l'agression visuelle des grandes capitales mondiales, La Havane et ses 2,2 millions d'habitants font une discrète irruption dans le monde des enseignes, annonces et panneaux qui incluent même -grande nouveauté- des éclairages au néon.

    Les plus audacieux sont souvent les "paladars", les petits restaurants privés qui poussent comme des champignons avec l'ouverture au secteur privé prônée par les autorités et qui s'efforcent de se distinguer face à la concurrence.

    "La publicité est associée au capitalisme, mais pour nous ce n'est pas du capitalisme, cela se fait en Chine et dans d'autres pays socialistes", justifie Javier Acosta qui a ouvert son "Partenon" en janvier.

    Pour apposer sur sa façade l'enseigne lumineuse de 90 cm de diamètre qui annonce son restaurant, Javier paye 600 pesos (18 euros) par mois au service fiscal, après avoir obtenu une autorisation de l'administration qui gère le développement urbain.

    "Avant, on n'avait pas besoin de s'annoncer. On était très peu de restaurants, nos clients étaient des habitués qui n'avaient pas besoin de repère. On était le seul restaurant du quartier, aujourd'hui, il y a une vraie concurrence", explique de son côté Arnel, un serveur du restaurant "Decameron", ouvert depuis une douzaine d'années.

    Jusqu'à ces derniers mois, pour aller dans un restaurant privé, chez un coiffeur, trouver un cordonnier ou une couturière, il fallait à La Havane écouter "radio bemba", le simple bouche-à-oreille où s'échangent les bonnes adresses.

    Sur les murs, seuls fleurissaient les slogans révolutionnaires: "tout pour la Révolution", "Défendons le socialisme", "Travail, discipline et rigueur"...

    Aujourd'hui, apparaissent des petits panneaux vantant les mérites des petits entrepreneurs. Pas toujours dans la concision: "Elégance par principe; A chaque visite, un petit cadeau; si vous venez manger quatre fois, la cinquième ce sera gratuite; si vous attendez votre plat plus de 50 minutes, il sera gratuit", explique la carte de visite apposée à l'entrée d'un petit restaurant du quartier de Vedado.

    D'autres publicités se font discrètement sur le capot d'une voiture garée devant la boutique: une clé annonce un serrurier, une paire de ciseaux un coiffeur...

    "Pour l'instant, il n'existe toujours pas la publicité dans les médias, c'est pour ça que les panneaux sont si importants", explique Gisel Nicolas, qui vient d'ouvrir son paladar à l'enseigne de "La Galeria".

    Officiellement, la publicité commerciale a été autorisée en 1994 à l'occasion d'une première ouverture de l'économie cubaine à l'initiative privée. Il s'agissait alors de sortir le pays de la faillite dans laquelle l'avait précipitée la chute du bloc soviétique qui soutenait à bout de bras l'économie cubaine.

    Au tournant du siècle, un tour de vis et un retour à l'orthodoxie communiste avait pratiquement mis fin à cette ouverture, réduisant les petites entreprises privées à une peau de chagrin.

    Dans le cadre des 300 réformes adoptées au printemps par un historique congrès du Parti communiste de Cuba (PCC), le président Raul Castro a autorisé l'ouverture au secteur privé de 178 petits métiers: en quelques mois les travailleurs indépendants sont passés de 148.000 à plus de 350.000, dont un quart dans la restauration.

    Très fier de son enseigne lumineuse, Javier reste réaliste: "comme tous les Cubains, je sais que la meilleure promotion reste +radio bemba+".


    Source: Challenges


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  • lundi 5 septembre 2011

    Cuba: Procession historique à Madruga

    La Vierge de la Charité pendant la procession.

    Pour la première fois en près de 60 ans, une procession menant la statue de la sainte patronne de Cuba, la Vierge de la Charité d'El Cobre, de l'est de l'île jusqu'à la capitale La Havane, a été autorisée cet été par le régime castriste. «Le moment est venu pour l'archevêché de La Havane d'accueillir la Vierge de la Charité», a déclaré dimanche le cardinal Jaime Ortega, chef de l'Eglise catholique cubaine depuis 30 ans, à l'arrivée de la statue à Madruga, à 65 km à l'est de la capitale cubaine.

    La procession était partie le 8 août de Santiago de Cuba, dans l'extrême est de l'île, pour parcourir un millier de kilomètres, et les festivités entourant cet événement dureront jusqu'au 30 décembre lorsque la statue retournera dans son sanctuaire d'El Cobre.

    La seule autre procession comparable de la sainte patronne avait eu lieu au début des années 1950 pour le 50e anniversaire de la République de Cuba. Mgr Ortega, également archevêque de La Havane, a souligné dimanche que cet événement sans pareille en 60 ans était dû au «nouveau climat de changement à Cuba», grâce auquel l'Eglise avait déjà pu négocier avec le régime communiste la libération d'une cinquantaine de prisonniers politiques l'année dernière.

    Les processions, interdites par le régime castriste dès les années 1960, ont été autorisées de nouveau pour la visite du pape Jean Paul II à Cuba en 1998, mais aucune manifestation comme le parcours de la statue de la sainte patronne à travers presque toute l'île n'avait eu lieu en 60 ans.

    Le cardinal Ortega a aussi souligné les changements que le gouvernement de Raul Castro avait entrepris dans les domaines de l'«éducation» et de l'«économie», et ses efforts pour surmonter «des conceptions idéologiques un peu vieilles». «Tout cela fait partie du nouveau climat de changements à Cuba» et «nous demandons à la Vierge de la Charité qu'ils continuent», a-t-il dit.

    Protégée par une cloche en verre et juchée sur un camion accompagné par des motards de la police, qui ont fait retentir leurs sirènes, la statue a fait son entrée à Madruga, où de nombreux fidèles l'attendaient avec des fleurs et en chantant.

    Source:  Canoe

    Une procession catholique autorisée à Cuba



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  • lundi 22 août 2011

    L'Afrique du Sud tente tout pour sauver Kadhafi. Direction le Venezuela, la Russie ou Cuba



    Malgré des démentis officiels, un avion sud-africain serait bien posté à Djerba, l'île tunisienne pour un éventuel départ du colonel Kadhafi. C'est ce qu'affirment plusieurs sources diplomatiques. Pretoria veut avoir son mot à dire dans le dénouement de cette crise libyenne. Officiellement, Jacob Zuma soutient toujours un gouvernement d'union nationale, comme le veut la feuille de route. Une condition vouée à l'échec vue l'avancée des rebelles. La politique sud-africaine semble essuyer un nouveau revers en Libye.

    Jacob Zuma a toujours plaidé pour que la solution au conflit libyen passe par des négociations entre les deux camps. Ses deux visites à Tripoli n'ont rien donné. Mais Pretoria persiste et signe. L'administration Zuma souhaite toujours la formation d'un gouvernement incluant les deux parties et n'est pas prête à reconnaitre le CNT, le Conseil de transition des rebelles.

    En fait, l'Afrique du Sud joue un rôle clé pour trouver une porte de sortie au colonel Kadhafi. Malgré les démentis officiels, plusieurs sources diplomatiques à Pretoria ont indiqué le 22 août que ses services espèrent pouvoir faciliter le départ du Guide libyen grâce à un avion sud-africain posté en Tunisie. Direction le Venezuela, la Russie ou peut être Cuba, des pays non inscrits à la Cour pénale internationale.

    L'Afrique du Sud participera le 25 août à une réunion de l'Union africaine sur la Libye. Et les leaders du continent pourraient bien décider de tout faire pour que le colonel ne tombe justement pas aux mains de la CPI, considérée comme un instrument d’une domination postcoloniale, servant les intérêts occidentaux.

    De son côté, le président Nicolas Sarkozy a invité le président du CNT à Paris. La France qui fut l'un des premiers pays à reconnaître l'insurrection libyenne, veut aussi organiser la semaine prochaine une réunion du groupe de contact sur la Libye pour dessiner un plan d'aide et de reconstruction.

    Source: RFI


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  • mercredi 10 août 2011

    Cuba. Jean-Louis Autret condamné à 15 ans de prison


    L'homme d'affaire lorientais Jean-Louis Autret, âgé de 53 ans, est emprisonné à Cuba depuis 855 jours. Il a été condamné hier par le tribunal de La Havane, vers 21 h 20, à 15 ans de prison ferme.

    «Je suis scandalisé. Un homme innocent a été envoyé à la boucherie», déplorait hier son fils, Nicolas. Lui et ses proches ont appris la mauvaise nouvelle vers 21h30.
     
    Les réquisitions du procureur prononcé le 2 juillet dernier à la fin du procès ont été suivies des faits. Accusé notamment de blanchiment d'argent et de fraude fiscale, l'homme d'affaires va «se pourvoir en cassation», indiquait, hier, son fils. Il dispose de dix jours pour le faire. Sa femme a, quant à elle, écopé de quatreans de travaux d'intérêt général.

    Rappelons que Jean-Louis Autret, âgé de 53 ans, est emprisonné depuis deux ans à Cuba. Il y vit depuis 1993 et est marié à une Cubaine. Il avait été arrêté en avril 2009 à la suite de la vente à deux autres Français d'un yacht à bord duquel avait été découverte en septembre 2005 une cargaison de 2,8 tonnes de cocaïne.

    «Le temps de la diplomatie est fini»

    «Mon père n'a pas été écouté durant le procès. Il s'est tout de même battu pendant plus de 16 heures à la barre». L'avenir? «Nous allons monter au créneau de façon très vive. Le temps de la diplomatie est fini», explique Nicolas Autret. Selon lui, «la procédure judiciaire ne s'est pas correctement déroulée. Aucun procès-verbal n'a été transmis aux avocats». L'appui de la France? «Je ne sais pas où il est», lâche le jeune homme. Selon ce dernier, Me Menelao Mora, l'avocat cubain de Jean-Louis Autret «est abasourdi». Malgré ce «scénario négatif», Nicolas Autret insiste: «mon père va continuer de se battre».

    Source: Le Télégramme


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  • jeudi 28 juillet 2011

    "Les temps sont durs pour les professionnels de l'indignation"

    Les ennemies des mes ennemies, sont mes amis, même si'ls sont des ennemies de son propre peuple. 

    Alors que de nombreuses associations avaient appelé à battre le pavé pour manifester contre la guerre en Irak, personne n'ose se mobiliser contre les régimes iranien, syrien et certaines dictatures africaines subsahariennes. Pourquoi?

    Il n'y a pas très longtemps de cela. C'était en 2003. A l'appel d'un large éventail d'organisations - altermondialistes, pacifistes, anti-impérialistes - toutes les grandes villes des deux côtés de l'Atlantique, quelques autres aussi, voyaient descendre régulièrement dans la rue des millions de manifestants qui s'indignaient de la « guerre de Bush » contre Saddam Hussein. Une guerre « pour le pétrole», pour faire court.

    Répudier la guerre d'Irak, voire la diaboliser comme le fit Michael Moore dans Fahrenheit 9/11, était une question de morale. Quitte pour cela à faire fi des souffrances, ou plutôt du martyre provoqué par un despote qui avait gazé une partie de son peuple, déclaré la guerre à un Etat voisin et envahi un autre, pratiqué, enfin, des tortures insupportables et des assassinats sordides, et qui, à cause de ses exactions, aurait dû être poursuivi et chassé du pouvoir par la communauté internationale. Mais voilà que se réjouir du renversement de Saddam aurait donné l'impression d'approuver la guerre de Bush, ce qui aurait été inadmissible pour les indignés du moment.

    Comme il leur aurait été inadmissible, aussi, de faire montre de solidarité envers les Cubains soumis à la férule du régime castriste depuis cinq décennies. Que les dissidents de l'île rouge passent de longues années en prison dans des conditions exécrables, qu'ils sortent de leurs geôles pour prendre le chemin d'un exil forcé, ou pour se faire tabasser dans la rue par des barbouzes, ou pour faire l'objet d'arrestations de courte durée à répétition, cela n'émeut pas les bonnes consciences. Et pour cause : protester contre le régime des frères Castro équivaudrait à faire le jeu des Ricains.

    On ferait également le jeu des Etats-Unis, paraît-il, si l'on s'insurgeait avec force contre la répression systématique perpétrée par Beijing sur les Tibétains, les Ouighours et les combattants des droits humains. Le sort de tous ces gens opprimés en Chine se voit passer au compte de pertes et profits de nos protestataires, car le pouvoir chinois a le mérite non négligeable de tenir tête économiquement à l'hyperpuissance américaine.

    C'est pour des raisons semblables, pour ne pas aller dans le sens de l'Amérique, que les indignés professionnels n'ont pas organisé une seule manifestation de soutien à ceux qui, depuis 2009 en Iran, et maintenant en Syrie, réclament démocratie et liberté au prix de leurs vies. Logique : comment pourrait-on se rallier à la cause de gens qui ne brûlent pas des effigies de l'Oncle Sam ni des drapeaux israéliens et, pis encore, qui commettent l'affront insupportable, en particulier à Téhéran et à Bengazi, de faire appel à l'aide de l'Occident en général et des Etats-Unis en particulier ?

    Manque de chance : l'un des pays du monde arabe qui n'a pas été le théâtre de grandes manifestations contre le pouvoir en place est précisément celui que les professionnels de l'indignation auraient le plus souhaité voir se joindre au mouvement de contestation, c'est-à-dire l'Irak. Histoire de prouver l'inefficacité de la guerre contre Saddam. Or, si la violence sectaire continue à s'y produire - moins que par le passé tout de même - le peuple, lui, n'a pas la motivation pour protester massivement dans la rue. Et pour cause : après le renversement de Saddam, il peut s'exprimer dans les urnes.

    L'Afrique subsaharienne n'offre pas, elle non plus, un créneau propice aux indignés. Pourquoi se mettraient-ils à dénoncer l'interminable tyrannie qui détruit le Zimbabwe, alors que son leader suprême, Robert Mugabe, a une place de choix dans le club des anti-occidentaux ? En quel honneur, d'autre part, les indignés auraient-ils réclamé le respect de la volonté populaire en Côte d'Ivoire, alors que cela impliquait le départ d'un « anti-impérialiste », Laurent Gbagbo, au profit d'un Alassane Ouattara choisi par le peuple mais portant le stigmate, aux yeux des indignés, d'avoir travaillé au Fonds monétaire international ?

    Remontons enfin vers le Nord, pour rejoindre la foule qui, plusieurs jours durant, avait campé sur la Puerta del Sol à Madrid. Or, cette foule a-t-elle eu un impact sur l'électorat espagnol ? Sans doute, mais pas en tout cas l'impact escompté : lors des élections municipales et régionales qui eurent lieu au moment de la prise de la Puerta del Sol, c'est le centre-droit qui l'emporta.

     Décidément, les peuples ont des priorités, et des soucis, différents de ceux que les professionnels de l'indignation ne cessent d’invoquer.


    Fabio Rafael Fiallo

    Source: Atlantico


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  • mercredi 20 juillet 2011

    Cuba: le cinéaste Eduardo del Llano revendique le droit de grève

    Eduardo del Llano.
    Le cinéaste et écrivain cubain Eduardo del Llano a réclamé lundi le respect du droit de grève pour les travailleurs, les étudiants et même pour les dissidents, en jugeant qu'"il était temps de cesser de les considérer systématiquement comme un fléau".

    "Une société moderne et démocratique doit prévoir pour ses citoyens le droit d'exprimer publiquement son mécontentement sans que pour cela on les traite de mercenaires ou d'agents de l'ennemi", estime le cinéaste de 48 ans sur son blog http://eduardodelllano.wordpress.com/.

    Eduardo del Llano, qui se présente comme un "partisan critique" de la Révolution de Fidel Castro, affirme que "contrairement à ce que semble penser notre gouvernement, les manifestations de rue ne sont pas l'expression d'une société affaiblie et désunie. Mais plutôt d'une société humaine".

    "Il serait ridicule aujourd'hui de prétendre que dans notre pays les ouvriers n'ont pas de raison de se plaindre et que les seuls insatisfaits seraient les héritiers de l'antique bourgeoisie", poursuit le scénariste d'"Alicia en el pueblo de maravillas" (Alice au village des Merveilles) de Daniel Diaz Torres, récompensé à la Berlinale en 1991.

    Le droit de grève devrait être réglementé par la loi et "si vous n'êtes pas d'accord, organisez une contre-manifestation, tout autant pacifique, et criez les slogans que vous voulez", ajoute le créateur d'une série de courts-métrages autour du Cubain ordinaire mais inclassable, Nicanor O'Donnell.

    "Quant aux dissidents, il est temps que cesser de les considérer systématiquement comme un fléau et d'accepter qu'ils sont -ou devraient être- partie intégrante de la société civile", poursuit Eduardo del Llano.

    Les autorités cubaines qualifient systématiquement les opposants au régime de "mercenaires" à la solde des Etats-Unis. Le président cubain Raul Castro a néanmoins appelé les Cubains à débattre de tous leurs problèmes et les a encouragés à exprimer leurs opinions "de préférence dans un lieu adéquat, au moment opportun et de manière correcte".

    Source: Comme au Cinema

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  • jeudi 14 juillet 2011

    Cuba : l'opposition s'organise



    Plus de 40 dirigeants de l'opposition et ex-prisonniers politiques cubains ont remis mercredi à la presse une nouvelle "plate-forme de transition démocratique" pour Cuba, proposant notamment un "dialogue national", de "nouvelles lois" et un "référendum".

    Dans ce projet baptisé "Le Chemin du Peuple", les opposants proposent de "mettre en place un véritable dialogue national et d'entamer un processus de changement sans exclusive, pour que le peuple puisse conserver les avancées qu'il a créées et modifier souverainement ce qu'il a décidé de modifier".

    "Le document a été rédigé par ses signataires, et je suis convaincu qu'il est viable et nécessaire car le message s'adresse à l'ensemble du peuple de Cuba", a déclaré à l'AFP Oswaldo Paya.

    Dans une "proposition de base", le document demande de nouvelles dispositions légales garantissant la liberté d'expression, de presse, d'association, de culte, de migration interne et externe, ainsi que le droit des citoyens à briguer des mandats publics.

    Les opposants proposent également "un référendum pour que le peuple décide souverainement des changements" constitutionnels et légaux et ouvre la voie à "la participation des citoyens sur ce chemin du changement".

    De même, les signataires souhaitent l'organisation d'"un dialogue national et d'élections libres pour tous les mandats publics et pour une Assemblée constituante".

    "Plus qu'un projet politique, je crois qu'il s'agit surtout d'exprimer la volonté de fixer une position commune dans des circonstances précises", a expliqué à l'AFP Manuel Cuesta Morua.

    Pour Elizardo Sanchez, le document "valide un ensemble d'idées qui permettent d'ouvrir un champ de réflexion, mais ce n'est pas une proposition de transition". "C'est un apport positif pour penser le temps de la transition lorsque celui-ci viendra", a-t-il ajouté.

    En un demi-siècle de régime communiste à Cuba, les opposants, considérés par les autorités comme des "mercenaires" à la solde des Etats-Unis, ont élaboré divers projets et propositions de transition, tous restés lettre morte.

    Le plus connu, le "Projet Varela" -du nom d'un prêtre indépendantiste du 19e siècle-, également élaboré et soutenu par Oswaldo Paya, se présentait comme une pétition pour un référendum d'initiative populaire. Présenté en 2002 au parlement, le projet a été enterré par l'assemblée qui a inscrit dans la constitution le caractère "irrévocable" du socialisme à Cuba.

    Parmi les signataires figurent les opposants les plus connus --Guillermo Fariñas, Laura Pollan, Martha Beatriz Roque, Hector Maceda, Elizardo Sanchez, Oswaldo Paya et Manuel Cuesta Morua-- ainsi que les anciens prisonniers politiques Felix Navarro, Angel Moya, Guido Sigler et Jose Daniel Ferrer.

    Source: Europe1 et AFP

    Le Document (en Espagnol) 

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  • mardi 28 juin 2011

    Zoé Valdés, une grande plume cubaine en résidence à Béthune

    Zoé Valdés.

    Sa plume est mondialement connue. Elle se posera bientôt sur le territoire. Comme les dix autres auteurs en résidence sur la péniche du livre, la Cubaine Zoé Valdés écrira ensuite sur son court séjour dans le Béthunois. Elle enchaîne pendant une semaine les rencontres. Comme au collège Curie d'Auchy-les-Mines, hier. 

    « Vous pouvez prendre une photo, s'il vous plaît ? » À la requête : Zoé Valdés. Écrivain de profession, cubaine de nationalité, plume de renommée internationale. Elle cherche un photographe pour immortaliser cette première rencontre loin de sa péniche de résidence.

    Quelques minutes plus tôt, elle se fait photographier avec les collégiens tout sourire. Pour son blog.
    L'instant semble presque surréaliste. Ces jeunes élèves sont inscrits au collège Joliot-Curie d'Auchy-les-Mines. Pendant plus d'une heure, ils échangent avec l'auteur de La Douleur du dollar, son plus grand succès. L'écoutent plutôt, intimidés. Presqu'autant que leur invitée vedette... Elle qui parle de son oeuvre, son île, son rapport à l'écriture, son histoire. « À 12-13 ans, je voulais déjà être écrivain. Mais être écrivain à Cuba, c'est un problème alors je ne le disais pas. » Elle lit ses poèmes, raconte son dernier livre Le paradis du néant. L'histoire de Yocandra arrivant à Paris, contrainte à l'exil.

    L'histoire de Zoé Valdés, finalement, rejetée loin de son île à la suite du Néant quotidien, son roman désenchanté de 1995. Il lui vaut d'être déclarée persona non grata par les Castro, Fidel puis Raul. Dans cette île qu'elle chérit tant, cette île qu'elle ne désespère pas de retrouver, une fois tombée la dictature hantant ses livres. Le printemps du monde arabe lui donne espoir, confie-t-elle. Relativisant : « On est très limité avec l'accès Internet ». Cuba l'a trahie, écrit-elle à l'envi. « Je ne m'attendais pas à ça. » Elle le dit encore 15 ans après son exil.

    Cuba où posséder un de ses livres coûte 500 dollars à son lecteur. « C'est beaucoup », lâche un jeune Alciaquois, surpris. Lui veut devenir journaliste. Il apprendra de l'oeuvre de Valdés que ils sont souvent emprisonnés à La Havane. Elle les veut libres. « Je ne lutte pas pour le pouvoir à Cuba, précise-t-elle. Ma lutte, c'est la lutte pour la liberté. » La sienne aussi. De revenir un jour, là-bas. Ce pays, elle le décrit dans son dernier roman : « Une île qui a voulu le Paradis et a créé l'Enfer ... » Zoé Valdés sera de passage à la médiathèque Elie-Wiesel à 19 h ce jeudi. Vous pouvez toujours vous inscrire pour le brunch littéraire samedi à 10 h avec la Hongroise Eva Almassy.


    PAR CHARLES-OLIVIER BOURGEOT

    Source: Nord éclair


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  • lundi 20 juin 2011

    Cuba: L'Américain Alan Gross libéré d'ici deux mois?

    Alan Gross avant le procès, à Cuba.

    Un dissident cubain, en grève de la faim pour obtenir la libération d'Alan Gross, un Américain condamné pour crimes contre l'Etat, a annoncé vendredi qu'il avait mis fin à son action après avoir reçu l'assurance que ce dernier serait libéré d'ici deux mois.

    Gross a été condamné en mars à 15 ans de prison par un tribunal cubain pour avoir fourni illégalement du matériel informatique à des opposants du régime castriste.

    Selon Angel Enrique Fernandez, qui avait entamé une grève de la faim avec Vladimir Alejo Miranda fin avril, Gross devrait être libéré d'ici deux mois.

    Réchauffer les relations entre Cuba et Washington

     

    Des responsables cubains se sont rendus à son domicile près de La Havane jeudi et vendredi pour lui annoncer la prochaine sortie de prison de Gross, a indiqué à Reuters le dissident.

    Cette libération, qui pourrait permettre de réchauffer les relations entre Cuba et Washington mises à mal par cette affaire, n'a pas été confirmée par les autorités cubaines.

    Alejo Miranda avait suspendu sa grève de la faim mi-mai.

    Source: 20minutes


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  • mercredi 1 juin 2011

    Cuba: quatre dissidents condamnés à des peines de 3 à 5 ans de prison

    Plusieurs opposants, y compris Elizardo Sánchez (à droite) et Laura Pollan (centre), le 31 mai devant la Cour municipale de 10 Octubre, à La Havane, Cuba.

    La justice cubaine a condamné mardi trois dissidents à cinq ans de prison et un autre à trois pour troubles à l'ordre public, pour avoir jeté des tracts hostiles au gouvernement en janvier face au palais de la Révolution, a indiqué l'opposition.

    Walfrido Rodriguez, 42 ans, David Piloto, 40 ans, et Luis Enrique Labrador, 33 ans, ont été condamnés à cinq ans d'emprisonnement, tandis que Yordani Martinez, 23 ans, a été condamné à trois ans de détention, au cours d'un procès qui s'est déroulé dans un tribunal du centre de la capitale.

    "C'est une recrudescence de la répression politique", a déclaré Elizardo Sanchez, président de la Commission cubaine des Droits de l'Homme (CCDHRN), illégale mais tolérée.

    Selon l'opposant, les quatre dissidents ont été arrêtés mi-janvier après avoir lancé des tracts disant "à bas les Castro", en allusion au leader de la révolution cubaine Fidel Castro et à son frère Raul Castro, l'actuel président cubain.

    Les tracts ont été lancés à un carrefour du quartier El Cerro, dans le centre de La Havane. Les opposants ont ensuite marché pour faire la même chose face au palais, sur la place de la Révolution, où se trouve le siège des principaux organes de pouvoir du régime de l'île communiste.

    Devant le tribunal mardi, selon M. Sanchez, un groupe de partisans du gouvernement ont crié en direction des familles des dissidents, et au moins trois opposants ont été arrêtés pendant quelques heures.

    Les autorités ont libéré récemment 130 prisonniers, dont la majorité ont été exilés vers l'Espagne, au cours d'un processus entamé en juillet 2010 et conclu en mars, dans le cadre d'un dialogue entre le gouvernement et l'Eglise catholique.

    En avril, un mois plus tard, Raul Castro avait assuré que l'opposition n'aurait pas d'espace "sur les places publiques et dans les rues".

    Le gouvernement cubain considère les opposants comme des mercenaires à la solde des Etats-Unis.

    Selon la CCDHRN, il reste une cinquantaine de prisonniers politiques à Cuba.


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  • lundi 23 mai 2011

    A Cuba, la révolution du voyage est en marche !


    A Cuba, voyager est un droit qui se paye cher depuis plusieurs décennies. Mais depuis le 9 mai 2011, un tournant dans l’Histoire s’est produit sur l'île : une des réformes adoptées par les autorités cubaines prévoit des dispositions plus souples pour permettre aux Cubains de voyager à l'extérieur. Comme de véritables touristes.

    Une page de l’Histoire de Cuba vient de se tourner. Pour la première fois depuis 50 ans, les Cubains vont pouvoir voyager hors de leur pays. C’est ce que révèle un plan de réformes adopté par Raul Castro et publié le 9 mai dernier.

    Petit bémol cependant, les grandes lignes de cette réforme restent encore floues et peu de détails sont donnés.

    Aujourd’hui, sans être interdits, les voyages relèvent plus d’un parcours du combattant que de tout autre chose.

    Pour se faire, les Cubains doivent présenter une invitation de l'étranger et une autorisation spéciale, qui coute 110 euros et n'est valable que 30 jours.

    Sans cette autorisation, renouvelable pour d'autres périodes de 30 jours et contre paiement de 40 euros à chaque fois, ils peuvent être déclarés déserteurs et leurs biens peuvent alors être saisis.

    Dans un pays où le salaire mensuel moyen est de l'ordre de 15 euros, le voyage est loin d’être à la portée de toutes les bourses…

    Les Cubains attendent donc avec impatience que la nouvelle stratégie économique soit retranscrite dans la loi pour en savoir plus et pour pouvoir, enfin, boucler leur valise et s’envoler vers un monde… différent.


    Par Anne Lombardo

    Source: TourMagazine


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  • mardi 10 mai 2011

    Cuba: la dissidence accuse la police de la mort d'un des siens, démenti officiel

    Juan Wilfredo Soto Garcia a été roué de coups et incarcéré, selon Yoani Sanchez et des autres dissidents, le jeudi précédant sa mort.

    La dissidence cubaine a affirmé que le dissident Juan Wilfredo Soto était mort dimanche à Santa Clara (centre de Cuba), trois jours après avoir été arrêté et frappé par la police, version démentie par les autorités.

    Un médecin cité par des sources officielles a cependant affirmé que le dissident était mort d'une "pancréatite aigue et d'insuffisance rénale sans marques de violence".

    L'homme "est arrivé à l'hôpital atteint d'une pancréatite aigue qui a déclenché un processus complexe qu'il n'a pas surmonté", a affirmé Ruben Aneiro, médecin de l'hôpital Santa Clara, cité sur un blog officiel.

    M. Aneiro a affirmé sur un autre site officiel que Juan Wilfredo Soto ne présentait pas de "signes de violence physique". Selon la police de Santa Clara, l'opposant n'a été "victime de violences à aucun moment".

    Selon le médecin, en plus des affections qui ont provoqué sa mort, l'opposant était atteint de "diabète, d'hypertension et de cardiopathie", ce qui a compliqué l'évolution de la situation.

    Le dissident Guillermo Farinas a déclaré par téléphone à l'AFP depuis Santa Clara que Juan Wilfredo Soto, 46 ans, était décédé dimanche matin dans un hôpital de cette ville où il avait été conduit jeudi par des policiers qui l'avaient arrêté.

    Un autre dissident, Elizardo Sanchez, a réclamé "une enquête indépendante du gouvernement pour élucider" la mort. "Il n'y a pas le moindre doute qu'il y a une relation de cause à effet et que la mort de Soto est liée aux coups qu'il a reçus" de la police, selon lui.

    Selon M. Farinas, Juan Wilfredo Soto, qui souffrait de problèmes de santé, a été "frappé" et "menotté" par la police après avoir refusé de quitter un parc de Santa Clara.

    Le dissident, qui avait été arrêté à trois reprises et accusé de divulgation de "propagande ennemie", a été conduit dans un poste de police. Le responsable de ce poste, qui était au courant de ses problèmes de santé, "l'a envoyé aussitôt à l'hôpital", a indiqué M. Farinas.

    "Les médecins ont indiqué qu'ils ne pouvaient garantir sa survie à moins d'une opération, et il est mort alors qu'il allait être opéré. On a dit à la famille que c'était une pancréatite", a rapporté M. Farinas, un sociologue de 48 ans.

    M. Farinas, auquel le Parlement européen a décerné en 2010 le Prix Sakharov, a poursuivi pendant 135 jours une grève de la faim pour réclamer la libération de dissidents emprisonnés.

    Il a précisé que Juan Wilfredo Soto souffrait d'hypertension, de diabète et d'insuffisance cardiaque.
    "C'était un homme malade. Nous condamnons les coups brutaux de la police", a déclaré de son côté M. Sanchez.

    Le décès de Juan Wilfredo Soto est intervenu 15 mois après celui du dissident emprisonné Orlando Zapata, mort le 23 février 2010 à la suite d'une grève de la faim pour réclamer une amélioration des conditions de détention.

    Son mouvement de protestation avait été un élément clé dans l'ouverture du dialogue entre le gouvernement et l'Eglise, qui a permis la libération de plus d'une centaine de prisonniers.

    Selon M. Farinas, des dizaines de dissidents dont plusieurs anciens prisonniers politiques ont assisté dimanche aux funérailles de Juan Wilfredo Soto.

    Source: El Watan


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  • mardi 3 mai 2011

    Le Lorientais risque quinze ans de prison à Cuba


     
    Jean-Louis Autret a épousé Yaima à Cuba. Elle risque elle aussi d'être condamnée, mais à cinq ans d'assignation à résidence.
     
    Jean-Louis Autret est détenu depuis 750 jours dans une prison cubaine. Le procureur le soupçonnetoujours de blanchiment d'argent. Il n'a plus qu'une semaine pour préparer sa défense.
     
    L'histoire
     
    Plus que cinq jours. Cinq jours pour compulser les 6 400 pages du dossier d'instruction et préparer une défense digne de ce nom : c'est ce pari, intenable, que doit pourtant relever Me Menelao Mora, l'avocat cubain de Jean-Louis Autret.

    Une course contre la montre est engagée après que le procureur a requis quinze ans de prison contre le Lorientais. Dans l'esprit du magistrat, « l'organisation des sociétés et des comptes tendent à prouver qu'il s'est rendu coupable de blanchiment d'argent », observe, mais conteste, Jean-Pierre Autret, son frère.

    Alors que Jean-Louis s'est installé sur l'île dès 1993, ils acquièrent ensemble, en 2004, un voilier qu'ils revendent rapidement. Les acquéreurs, deux « papys » du milieu nantais, apprendront-ils plus tard, vont s'en servir pour convoyer quelque 2,8 tonnes de cocaïne. Les deux frères ne le savent pas, mais le mal est fait : la justice cubaine vient mettre le nez dans les affaires de Jean-Louis.

    Le 7 avril 2009, le Breton exilé et marié à une autochtone est interpellé, interrogé, emprisonné. « Aucun des problèmes fiscaux qui lui sont reprochés ne justifie une détention aussi longue, témoigne son ami et avocat lorientais, Jean-Michel Yvon. C'est comme s'il était en garde à vue depuis plus de deux ans », sachant que sa dernière audition remonte à juillet 2009...

    Cela fait précisément 750 jours, ce mercredi, que Jean-Louis Autret, 53 ans, est détenu dans une prison cubaine. « Je l'ai deux à trois fois par semaine au téléphone, poursuit Jean-Pierre. Mon frère a pris un coup au moral. Quant à nous, sa famille, nous sommes dans l'expectative. C'est angoissant... »

    Aidé par d'anciens employés de son client (!), l'avocat n'aura disposé au total que de dix-sept jours pour appréhender « ce dossier financier très technique » et rendre ses conclusions. « Comment imaginer construire une défense bien structurée dans un laps de temps aussi court ? Comment, d'ici à mardi, disposer de documents authentifiés par l'administration fiscale et les traduire en espagnol ? »

    Rassemblement à Lorient

    Quoi qu'il en soit, il appartiendra au tribunal, à La Havane, d'examiner les arguments des uns et des autres et de fixer, prochainement, la date du procès. La voie judiciaire est donc tracée après que la carte diplomatique, activée avec l'intervention de l'ambassadeur français pour les Droits de l'homme et le recours à l'avocat et ancien ministre Roland Dumas, n'a semble-t-il pas abouti.

    Reste la mobilisation populaire. Après la création du site Internet www.soutenonsjeanlouis.fr, sa famille et ses proches appellent à un rassemblement devant la mairie de Lorient, samedi 7 mai au matin. L'occasion « de sensibiliser la population locale à cette affaire, de lui faire comprendre l'incapacité qu'a mon frère de se défendre »...

    Yvan DUVIVIER

    Source: Maville


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  • dimanche 24 avril 2011

    Castro impose encore l’armée


    Raul Castro a renforcé son équipe politique avec des militaires. Pour tenter de réduire à néant les velléités de progression de la bureaucratie. C’est le prix à payer pour avancer dans son projet de réforme économique.

    Fidel Castro a officiellement pris sa retraite politique après le congrès historique du Parti Communiste de Cuba. Raul son frère cadet est désormais le premier secrétaire du parti. Sa mission, vaincre l’inertie et imposer ses réformes.

    Des 15 membres de ce nouveau bureau, José Ramon Machado Ventura, le castriste pur et dur âgé de 80 ans sera le numéro deux du régime.

    Castro s’est entouré de conservateurs au sein de son bureau politique pour avoir la main sur le pays et les réformes qu’il souhaite engagées.

    Un paradoxe qui fait sourire plus d’un puisque réformer avec des conservateurs, on sait bien où tout cela peut mener.

    De surcroit 6 des 15 membres du bureau politique sont des généraux de l’armée, et parmi les 115 membres du nouveau comité central, 21 sont soit des officiers supérieurs soit des militaires à la retraite.

    Les militaires auront donc encore plus d’emprise sur l’économie eux qui gèrent déjà des conglomérats et des holdings d’Etat.

    Castro a donc appelé l’armée à la rescousse pour dit-il lutter contre "l'inertie, l'immobilisme et le dogmatisme" d'une bureaucratie paralysée par cinquante ans.


    Julien Mercier

    Source: COMantilles 


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  • mardi 29 mars 2011

    La guerre d'Internet à Cuba : la révolte est-elle possible?


    À Cuba, la guerre fait rage sur Internet entre opposants et partisans du régime communiste. Quelle en sera l'issue? Comment réagissent les autorités?

    Sous la présidence de Raul Castro – le frère cadet de Fidel Castro – depuis février 2008, Cuba c'est plus de 11 millions d'habitants répartis sur 110 000 km², dont plus de 2,4 millions au sein de la capitale, La Havane. Depuis la crise économique des années 1990, l'île communiste s'est considérablement appauvrie, et connaît aujourd'hui de profondes inégalités sociales. Selon le site du routard, le salaire mensuel moyen est d'environ 13 euros, soit 18 pesos cubains (CUC).

    Formellement instauré depuis 1965, le régime cubain voit plus que jamais son pays divisé entre opposants – les anticastristes – et partisans du pouvoir. Internet et les réseaux sociaux, au cœur des manifestations révolutionnaires au Moyen-Orient, sont aujourd'hui l'apanage de leurs revendications.

    Blogueurs pro-régime et anticastristes bataillent sur Internet

    C'est une véritable guerre que se livrent les blogueurs pro-régime et anticastristes sur la toile, rapporte Isabel Sanchez de l'AFP. Une bataille virtuelle qui s'intensifie depuis les derniers événements survenus au Moyen-Orient et au Maghreb. Parmi les sites les plus influents, le site pro-régime Cubadebate.cu qui a lancé son portail en anglais et totalise à ce jour plus de 100 000 abonnés sur son compte Twitter ; et l'opposant Desdecuba.com de Yoani Sanchez, baptisé «Génération Y» et lancé en 2007. Ce dernier est disponible en 20 langues, dont un français approximatif.

    À coups d'articles et de vidéos dénonciateurs, les deux camps se renvoient la balle et, à tour de rôle, fustigent les prises de position de leurs adversaires. Ainsi, pour les opposants au régime, les partisans se comportent comme des policías cibernéticas (cyberpolice) tandis que pour ces derniers, les opposants ne représentent ni plus ni moins que des mercenarios virtuales (cybermercenaires) manipulés par leur ennemi de toujours, les États-Unis (1).

    Des réseaux d'information rudimentaires et censurés à Cuba

     

    Si la cyberguerre est attentivement suivie de l'extérieur, elle l'est moins au cœur du pays où, selon une étude menée par Reuters, seuls 1,6 million de Cubains auraient accès à Internet, du fait de l'embargo américain – soit 7% de la population. De plus, la censure exercée sur Internet par les autorités est telle que Reporters Sans Frontières et Freedom House qualifient Cuba d'«ennemi d'Internet», au même titre que la Birmanie, la Chine, l'Iran et la Syrie. S'ajoute à cela la mainmise des autorités sur toute autre forme de médias, qu'elle soit écrite ou audiovisuelle.

    Bon gré mal gré, des anticastristes ont appelé à manifester sur la plus grande place de la capitale le 22 février 2011, à l'image des manifestations qui ébranlent le monde arabe. Un appel lancé via Facebook et Twitter qui n'aurait apparemment réuni personne, ne manquant pas d'amuser les pro-gouvernementaux qui n'ont pas tardé à titrer, en long et en large sur leurs sites : «Mission impossible» (2).

    Une révolte comme au Moyen-Orient est-elle possible à Cuba ?

     

    Une révolte semblable au Moyen-Orient est-elle envisageable à Cuba ? Des opposants blogueurs y ont cru, en vain contre la censure. À cette question, de nombreux analystes ont répondu avec scepticisme, tendant à penser, comme le souligne le sociologue cubain Luis Suarez, que «la comparaison ne tient pas la route». En effet, à Jean-Hervé Deiller de l'Agence France-Presse, un spécialiste économique explique notamment que «chômage et corruption ne sont pas perçus de la même manière à Cuba que dans le monde arabe et ne soulèvent pas l'indignation populaire» (témoignages relayés sur Cyberpresse.ca).

    Néanmoins, tous s'accordent à reconnaître qu'en cas de soulèvement «spontané», il n'existe à Cuba aucune opposition organisée «capable de canaliser les mécontentements». Les mesures prises par le gouvernement seraient alors radicales : organiser l'émigration massive des opposants vers les États-Unis, comme il en a souvent été le cas, notamment en 1994.

    Yoani Sanchez, figure anticastriste de l'Internet

     

    Le blog «Génération Y» de Yoani Sanchez, 35 ans, est mondialement connu. Fort de ses critiques envers le gouvernement cubain, le travail de la jeune femme lui a valu, en 2008, d'être citée comme l'une des 100 personnes les plus influentes au monde selon le Time ; et d'être la même année récompensée par le prix Ortega y Gasset – récompense pour le meilleur journaliste défendeur de la liberté d'expression sur Internet. Invitée à la cérémonie par l'Espagne, les autorités cubaines lui ont cependant refusé le visa nécessaire.

    Maurice Bourdon

    Source: Suite101

    Notes:

    (1) Lire articles de presse espagnols traduits La lógica torcida del policía cibernético et El castrimo comienza a temer a los «mercenarios virtuales».
    (2) Lire article de presse espagnol traduit Es improbable que se reediten...


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  • jeudi 24 mars 2011

    Cuba: libération du dernier opposant du groupe dit des 75

    José Daniel Ferrer García.
     
    Les autorités cubaines ont libéré mercredi le dernier opposant politique du groupe des 75 dissidents condamnés en 2003, a indiqué à l'AFP la dissidence.

    L'opposant José Ferrer a été ramené chez lui dans la province orientale de Santiago de Cuba.

    "Oui, José Daniel est hors de prison, il a appelé à la maison", a déclaré à l'AFP le dissident Elizardo Sanchez.

    Peu auparavant, un autre dissident, Felix Navarro, avait également été libéré, selon sa fille.

    "Oui, mon père est à la maison, il est rentré dans la matinée et il est aussitôt parti voir sa mère à la campagne. Nous sommes très contents", a déclaré sa fille Sayli jointe par téléphone de Perico (province de Matanzas), à 140 km à l'est de la Havane.

    Ces deux libérations mettent fin à un lent processus de libérations de neuf mois, fruit d'un accord entre les autorités et l'Eglise, qui a joué le rôle de médiateur dans ce dossier.

    Mardi, l'archevêché de La Havane avait annoncé la décision des autorités cubaines de libérer "d'ici peu" les deux derniers prisonniers politiques du groupe des 75 condamnés en 2003.

    L'arrestation des 75 avait suscité l'indignation internationale.

    La sortie des deux hommes doit conclure la principale vague de libérations de détenus depuis la venue à Cuba du pape Jean Paul II en 2008: environ 300 avaient été alors grâciés, dont une centaine de prisonniers politiques.
     
    Source: Nouvel Observateur


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  • vendredi 18 mars 2011

    Cuba: libération d'un des trois derniers des 52 prisonniers politiques


    Un des trois derniers prisonniers politiques cubains du groupe des 52 qui devaient être libérés aux termes d'un accord conclu en 2010 entre les autorités et l'Eglise catholique est sorti de prison jeudi, comme il l'a annoncé lui-même à l'AFP.

    "Trois agents de la sécurité de l'Etat m'ont ramené à la maison et je suis très heureux de pouvoir retrouver ma famille", a déclaré à l'AFP Librado Linares par téléphone de son domicile de Camajuani, près de Santa Clara, dans le centre de l'île.

    "Les droits de l'Homme sont universels, mais à Cuba ils sont systématiquement violés, jamais respectés, et je vais continuer à lutter pour exercer ces droits et les faire respecter", a-t-il ajouté.

    Librado Linares, un ingénieur électricien de 50 ans, avait été condamné à 20 ans de prison dans le cadre de la vague répressive qui s'était abattue au printemps 2003 sur 75 dissidents.

    Au moment de son arrestation, il était président du mouvement cubain Réflexion, une organisation illégale, et membre du bloc Tous Unis, dont le coordinateur était Vladimiro Roca, ancien militaire et fils du leader communiste historique Blas Roca.

    De ces 75 opposants, seuls deux - José Ferrer et Félix Navarro - restent incarcérés, tandis que l'opposition s'apprête à marquer vendredi le 8e anniversaire de cette vague d'arrestations.

    L'accord de mai 2010 concernait 52 des 75 opposants du "printemps noir" de 2003. Les 23 autres avaient été libérés entre 2003 et 2010, essentiellement pour des raisons de santé. Depuis, 40 des 52 ont été libérés en échange d'un exil en Espagne, les dix autres, parmi lesquels Librado Linares, sont ensuite sortis de prison mais sont restés à Cuba.

    Parallèlement à ces 75 dissidents, les autorités cubaines ont libérés 63 détenus le plus souvent condamnés pour "piraterie" ou "terrorisme" à la suite de détournements d'embarcations ou d'avions alors qu'ils tentaient de quitter l'île. Tous ont pris la route de l'exil en Espagne en échange de la liberté.

    Selon le président de la Commission cubaine des droits de l'Homme et de la Réconciliation nationale (CCDHRN, illégale mais tolérée), Elizardo Sanchez, il reste à Cuba environ 60 détenus "pour des raisons d'ordre politique", mais considérés par le pouvoir comme des condamnés de droit commun.Les autorités cubaines réfutent l'existence de prisonniers politiques qu'elles considèrent généralement comme des "mercenaires au service des Etats-Unis"...

    Source: Romandie News


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  • mardi 8 mars 2011

    A Cuba, on rationne aussi l’Internet

    La communication a renforcé le pouvoir de Fidel Castro depuis un demi-siècle de règne sur Cuba. On l’avait d’ailleurs très bien vu lorsque le leader cubain de 82 ans est réapparu en public pour la première fois après le transfert de pouvoir à son frère en 2006. Castro avait donné une conférence de presse télévisée auprès des médias cubains et internationaux, ainsi qu’une interview exclusive accordée à Carmen Lira Saade, éditrice du célèbre journal de Mexico La Jornada. Dans cette interview, Castro évoquait la sécurité internationale, son état de santé, mais surtout l’enjeu le plus pressant pour le gouvernement cubain : Internet.
    "Internet a donné la possibilité de communiquer avec le monde entier. Nous n’avions jamais connu cela auparavant. (…) Nous faisons face à la plus puissante arme qui n’ait jamais existé… Le pouvoir de la communication a été, et est encore, entre les mains de l’empire et de l’ambition de groupes privés qui en usent et en abusent… Même s’ils ont essayé de conserver leur pouvoir intact, ils n’ont pas pu. Ils le perdent jour après jour, au fur et à mesure que d’autres voix émergent."
    Castro a également déclaré qu’il admirait les médias alternatifs d’Amérique Latine qui militent pour la transparence des gouvernements, et qu’il était fasciné par le pouvoir que WikiLeaks a commencé à exercer sur le gouvernement américain. Lira n’a pas osé demandé ce qu’il se passerait si une organisation similaire à WikiLeaks apparaissait à Cuba. À la place, ils ont discuté du défi auquel Cuba faisait face pour obtenir l’accès à Internet (en partie à cause de l’embargo des États-Unis) et du système mis en place par le gouvernement cubain pour fournir un accès internet au grand public. La liberté de la presse et de la circulation de l’information est resté le grand absent de la conversation.

    Reporters Sans Frontières et Freedom House ont qualifié Cuba d’« ennemi d’Internet », tout comme la Chine, l’Iran, la Syrie, et la Birmanie. Mais alors que les gouvernements de ces pays sont connus pour censurer certains types de contenus, il n’y aucune preuve que le gouvernement cubain bloque plus qu’une poignée de sites web sur l’île (dont le blog de la célèbre Yoani Sánchez). Si vous parvenez à vous connecter depuis Cuba, vous pourrez visiter pratiquement tous les sites que vous voudrez. Mais la plupart des gens n’arrive même pas jusque là. La bande passante de Cuba est misérablement faible, ses infrastructures de télécommunications sont pauvres, et l’accès à internet des citoyens est hautement régulée par l’État.

    Cliquez sur l’image pour accéder à l’infographie.

     

    Rationnement du numérique

    L’Union Internationale des Télécommunications rapporte que le taux de pénétration d’Internet à Cuba est de 14%, ce qui place le pays au même niveau que les nations les plus pauvres comme le Salvador et le Guatemala. Seule un infime portion de la population cubaine dispose d’une connexion Internet à domicile. Les autres y accèdent généralement depuis leurs lieux de travail, depuis des cyber-cafés d’hôtels, où la demi-heure de connexion peut coûter plus de 10 dollars, soit à peu près la moitié d’un salaire d’un fonctionnaire.

    Une journaliste avec qui j’ai discuté à La Havane comparait la politique du gouvernement au système de rationnement national :
    "Ils distribuent l’accès à internet de la même manière qu’ils distribuent du riz : selon les besoins"
    Les professionnels expérimentés – docteurs, académiciens, chercheurs en science ou en technologie et hauts fonctionnaires – sont autorisés à accéder à Internet depuis leurs lieux de travail car cela est considéré comme nécessaire pour leur profession. Ils sont d’ailleurs censé n’utiliser la toile que dans le cadre de leur travail. Si certains se permettent de lire leurs e-mails, consulter la presse, ou écrire sur un blog depuis le bureau, d’autres sont plus prudents. Des rumeurs qui circulent prétendent que le gouvernement aurait installé des logiciels espions, et le fort contrôle social instauré depuis longtemps à Cuba incitent les Cubains à auto-censurer leurs comportements d’internaute, même lorsqu’ils ont totalement accès à Internet.

    Pour les millions de cubains qui n’appartiennent pas à l’élite des travailleurs très qualifiés, le gouvernement a construit un “intranet” connu sous le nom de “Red Cubana”, que les cubains peuvent utiliser depuis les universités, les clubs d’informatiques de jeunes, et les bureaux de poste. Si Red Cubana permet de se connecter à la plateforme de mail officielle, il ne permet pas aux cubains d’accéder au réseau mondial. En fait, ce réseau permet de se connecter uniquement aux sites hébergés à Cuba, lesquels sont tous sous la permanente surveillance du ministère de l’information et des télécommunications.

    Aussi objectif que cela puisse paraitre, la “distribution selon les besoins” politise l’accès à Internet : les Cubains peuvent être déchus de leur statut de “professionnels qualifiés” si leur comportements politiques franchissent la ligne jaune définie par le gouvernement. De même, ceux qui seraient impliqués dans des affaires de marché noir ou d’expression critique en ligne risque d’être fichés comme “anti-révolutionnaires”, ce qui peut aboutir à un certain nombre d’obstacles pour se connecter. Cependant, de même que les flux de capitaux étrangers augmentent dans le pays, les compétences informatiques ont également pénétré la société cubaine, permettant à de nombreux cubains de se connecter par des moyens non-officiels.

    Accès underground et rumeurs de Blogostroïka

    L’accès à Internet est devenu un sujet chaud dans l’économie underground grandissante de Cuba. Des cartes d’accès utilisées pour les cyber-cafés se vendent sous le manteau à des tarifs avantageux, et parmi ceux qui ont un accès à domicile, beaucoup permettent à leurs amis ou voisins de se connecter moyennant une taxe.

    Des employés télécoms ont été soudoyés pour subdiviser les câbles des connexions à domiciles de manière à ce que plusieurs foyers puissent utiliser la même ligne. Des cubains ont même tenté d’établir des connexions satellites pirates depuis leurs toits. Et bien que les autorités aient tenté de réprimer ces activités, des preuves tendent à montrer qu’il existe un débat au sein du gouvernement : certains auraient tendance à penser que la multiplication des accès serait bientôt impossible à contrôler.

    Alors que le gouvernement avait une politique visant à permettre un accès à Internet équilibré et stable (pour ne pas dire très limité), il condamne ouvertement les voix critiques qui s’élèvent parmi la communauté de blogs naissante. Des mémos diplomatiques envoyés depuis la section des intérêts américains à La Havane (le bureau qui remplace une véritable ambassade) et publiés par WikiLeaks en décembre 2010 suggèrent que les responsables gouvernementaux en sont venus à considérer les blogueurs de l’île comme “le défi le plus sérieux” pour la stabilité politique de Cuba.

    Certains blogueurs comme Claudia Cadelo, l’auteur Orlando Luis Pardo Lazo, et Yoani Sánchez sont devenus de vigoureux avocats des “libertés numériques”, de la liberté d’expression, et des droits économiques des cubains. Ils ont gagné une immense reconnaissance parmi la communauté des défenseurs des droits de l’Homme et des leaders étrangers. La précieuse documentation sur la répression gouvernementale qu’ils ont réussi à fournir constituent des données brutes qui montrent la responsabilité du gouvernement.

    En janvier 2010, Cuba Study Group, une organisation disparate qui se bat pour la libéralisation de Cuba, a organisée une réunion de chercheurs et d’experts pour discuter des bénéfices civiques et économiques que pourraient apporter les nouvelles technologies. Dans un article intitulé Empowering the Cuba People through technologies, ils ont sommé le président Obama et le Congrès américain de lever les restrictions (liées à l’embargo) sur les entreprises de télécommunications de manière à ce que le gouvernement cubain puisse nouer des contrats avec ces entités et ainsi améliorer l’accès à Internet dans l’île. Mais avant même que le gouvernement américain n’ait eu le temps de rassembler l’énergie politique pour agir, le gouvernement cubain avait trouvé un autre moyen de régler le problème.

    La solution Chávez

    Au cours de l’été 2010, le gouvernement est parvenu à un accord avec le Venezuela pour installer un câble de fibre optique reliant les côtes cubaines et jamaïcaines à celles du Vénézuela. Ce câble va multiplier par 3 000 la connectivité de Cuba, permettant ainsi l’utilisation de vidéo, voix par IP, et autres technologies hautement consommatrices en bande passante qui sont actuellement quasi-inaccessibles dans l’île. Le câble devrait être mis en place à partir de mars 2011, mais contrairement à ce que de nombreux cubains espéraient, il ne créera pas d’opportunités nouvelles pour les cubains désireux de se connecter au réseau : il augmentera seulement la qualité de la connexion de ceux qui y ont déjà accès.

    Sous le gouvernement Castro, l’émergence de formes de communications ouvertes, sans frontières, multilatérales constitue un sérieux enjeu. La stabilité nationale repose sur des structures bureaucratiques et politiques centralisées, des libertés civiles limitées et un contrôle social profondément ancré dans la psychologie collective. L’exploration et l’expression libre d’idées politiques ne fait pas partie de la vie civile, et l’auto-censure est à la fois naturelle et souvent inconsciente. Des blogueurs comme Sánchez et Pardo Lazo ne font partie que d’un tout petit groupe de citoyens cubains qui aiment le risque et qui se sont débarrassés des mécanismes de contrôle social. Mais ils demeurent l’exception à la règle.

    Alors que le gouvernement cubain est tout à fait conscient de la puissance potentielle des plateformes de médias sociaux telles que Twitter ou Facebook, les responsables gouvernementaux comprennent aussi les énormes avantages du réseau comme un espace d’acquisition de connaissances. Ils sont déterminés à maintenir l’excellence dans le secteur médical et universitaire, et ils reconnaissent que si les chercheurs ne pouvaient pas se connecter avec leurs homologues internationaux, ils seraient rapidement mis hors jeu.

    Afin de trouver un équilibre à ce conflit d’intérêts, le gouvernement a créé une hiérarchie sociale complexe de l’utilisation à Internet. Les personnes hautement éduquées et compétentes peuvent accéder au réseau global, mais sous surveillance. Ceux qui ont de l’argent peuvent se connecter à partir des cyber-cafés des hôtels, ou bien aller sur le marché noir pour pirater une connexion. Tous les autres – la masse de travailleurs qui furent un temps l’âme collective de la révolution de Fidel Castro – peuvent utiliser Red Cubana. Ou bien attendre la prochaine révolution…

    Titre original : Digital Rations: Internet Policy in Castro’s Cuba

    Tous les liens inclus dans cet article sont en anglais ou en espagnol.

    Source: OWNI


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  • jeudi 3 mars 2011

    Cinq danseurs cubains de Giselle vont rester au Canada

    Et, a qui le tour maintenant?
    Le Ballet national de Cuba a confirmé, mercredi, que cinq de ses danseurs avaient décidé de rester au Canada après y avoir donné des spectacles.

    La compagnie de danse, dirigée par la légendaire ballerine Alicia Alonso, a offert une représentation du ballet Giselle à Montréal, le mois dernier.

    Une porte-parole du Ballet national du Canada, Catherine Chang, a confirmé que les danseurs se trouvaient maintenant à Toronto.

    Mme Chang a ajouté qu'ils suivaient des cours avec le ballet national canadien.

    Ce n'est pas la première fois que des danseurs cubains quittent leur troupe après avoir présenté des spectacles dans des pays étrangers.

    En 2003, cinq danseurs avaient fait défection après la tournée réussie de Don Quichotte. Deux ans plus tard, le danseur principal Octavio Martin et son épouse, Yahima Franco, également danseuse, ont quitté leur troupe après une représentation à Mexico.

    Le quotidien montréalais The Gazette avait rapporté que parmi les réfugiés cubains figurent l'un des principaux danseurs de la troupe, Elier Bourzac. Il a indiqué qu'il restera au Canada pour des motifs «artistiques».

    Source: CyberPresse


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  • mardi 22 février 2011

    La Révolution du jasmin pourrait un jour secouer Cuba

    La « Révolution du jasmin » a créé une onde de choc qui se fait déjà sentir sur l’ensemble du monde arabe. En même temps, il n’existe pas de raison pour qu’elle n’étende pas son impact salutaire à d’autres coins de la planète où des gérontocraties, plus cruelles encore que celles de Ben Ali et de Moubarak, se maintiennent uniquement à force de répression.

    Les conditions pour un bouleversement comme celui qui touche les pays arabes paraissent être réunies aussi à Cuba. On peut en effet déceler des similarités intéressantes entre, d’un côté, la situation qui a mené à la Révolution du jasmin en Tunisie et, de l’autre, les vicissitudes de la population cubaine. Voici les similarités.

    Absence de perspectives pour les jeunes générations. A l’origine de la Révolution du jasmin se trouve la désespérance des jeunes, notamment ceux qui, détenteurs d’un diplôme universitaire, avaient du mal à trouver un poste à la mesure de leurs qualifications. A Cuba, on a affaire à un chômage déguisé : les jeunes diplômés sont certes absorbés par l’Etat, mais ils n’en sont pas moins sous-utilisés dans des emplois fort mal rémunérés (au-dessous de 20 euros par mois en moyenne). La meilleure preuve qu’un tel chômage déguisé atteint des magnitudes considérables a été fournie par le président Raúl Castro lui-même ; il a déclaré, non sans un certain mépris envers son propre peuple, que Cuba ne pouvait pas continuer à être le seul pays au monde où l’on peut vivre sans travailler.

    Les perspectives pour la jeunesse, et pour la population cubaine en général, risquent de s’assombrir davantage. L’Etat, qui emploie 85 pourcent de la population active (5,2 millions) s’apprête à licencier 1,3 million d’employés au cours des prochaines années – 500 mille dans les tout prochains mois. Or, le secteur privé se limite à des activités rudimentaires et n’englobe à l’heure actuelle que 800 mille personnes ; on voit mal comment ce secteur pourrait presque doubler de taille en quelques mois et devenir une source de revenu décent pour le demi-million de Cubains qui seront bientôt rayés des fiches de paye de l’Etat.

    On serait aussi bien avisé de ne pas se faire trop d’illusions sur l’ampleur de l’ouverture économique envisagée par le régime cubain. Preuve des restrictions qui continueront à peser sur l’initiative individuelle : aucun restaurant privé ne pourra avoir plus de vingt chaises (avant la réforme, la limite était de douze chaises). Comment, avec des contraintes si ridicules, pourrait-on miser sur l’éclosion d’un secteur privé moderne et dynamique ? On est loin du fameux « Enrichissez-vous » lancé en Chine en 1978 par Deng Xiaoping pour donner le top départ à un « socialisme de marché » qui aura permis l’impressionnant essor économique de l’empire du Milieu au cours des trois dernières décennies.

    Les Cubains sont encore voués à pâtir d’une autre mesure programmée par l’Etat : la suppression du carnet de rationnement, qui permet aux gens d’acquérir, à des prix inférieurs à ceux du marché noir, une partie des produits de première nécessité dont ils ont besoin chaque mois. Dans un pays où il y a pénurie de tout, l’élimination du carnet en question se traduira forcément par une détérioration supplémentaire des conditions de vie de la population.

    Des immolations dues au désespoir. En Tunisie, la Révolution du jasmin a commencé lorsque Mohamed Bouazizi, un jeune diplômé de 26 ans, décida de se donner la mort par le feu après que la police lui interdit de vendre des fruits et légumes dans la rue. A Cuba, Orlando Zapata, un ouvrier de 42 ans emprisonné pour avoir critiqué le régime, est mort d’une grève de la faim qu’il avait entamée en protestation contre les conditions inhumaines de son emprisonnement.

    Indolence de la communauté internationale. Ce ne fut que trois jours après la chute de Ben Ali que l’Internationale socialiste, si prompte à donner des leçons de morale à tout le monde, décida d’exclure le parti du dictateur tunisien de la liste de ses membres. Quant à Cuba, l’Organisation des Etats américains décida en 2009 de réadmettre ce pays en dépit du fait que Cuba n’a pas permis la tenue d’élections libres depuis une cinquantaine d’années – ce qui contrevient à la Charte de la propre OEA, laquelle stipule que la démocratie représentative est « indispensable pour la stabilité, la paix et le développement de la région ».

    Les deux régimes auront également joui de la bienveillance complice du Conseil des droits de l’homme de l’ONU. La Tunisie de Ben Ali réussit sans grande difficulté l’examen entrepris en octobre 2008 par cette instance onusienne sur la situation des droits de l’homme dans ce pays. Et en 2010, Cuba se vit confier par acclamation la vice-présidence de l’auguste Conseil. Les peuples de ces deux pays ne peuvent malheureusement compter que sur eux-mêmes pour conquérir la liberté.

    L’effet Wikileaks. La divulgation par Wikileaks de courriels échangés par des membres du gouvernement américain au sujet du régime de Ben Ali – décrit comme un système maffieux – est censée avoir donné du tonus au peuple tunisien dans son désir de se révolter. Quant à Cuba, Wikileaks pourrait avoir à terme des effets non moins dévastateurs pour le régime de ce pays : un des papiers obtenus par Wikileaks fait état de l’exaspération d’un diplomate chinois, et des propos railleurs de diplomates d’autres pays, face aux entraves que les autorités cubaines imposent aux investissements, y compris étrangers[1]. Les jeunes élites cubaines, désireuses de jouer un rôle constructif à l’avenir, pourraient bien prendre conscience de la nécessité de jeter par-dessus bord des aberrations idéologiques d’un autre temps qui font l’objet de moqueries ou de critiques dans les milieux diplomatiques de La Havane et qui empêchent leur pays de tirer profit de la mondialisation de l’économie.

    En Tunisie, Ben Ali était parvenu nà décimer toute opposition, mais il n’a pas tenu longtemps face à la confluence de deux facteurs : primo, la détermination des Tunisiens à manifester massivement leur mécontentement et à réclamer la liberté ; secundo, et non moins important, le refus d’un secteur clé du régime – en l’occurrence l’armée – de jouer le jeu de la répression pour prolonger de quelque temps le règne d’une gérontocratie déconnectée de la réalité et condamnée par la biologie et l’histoire à disparaître. Ces mêmes facteurs pourraient aussi un jour se mettre à l’œuvre dans la belle île des Caraïbes et parvenir à y instaurer une véritable démocratie.

    [1] « La Havane : chronique d’un effondrement économique annoncé », Le Monde, 17 décembre 2010.

    Source: 24heures


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  • samedi 19 février 2011

    Cours magistral sur la cyber-opposition par un agent secret cubain


    La vidéo d'une conférence publiée sur le site de partage Vimeo montre un homme qui donne un cours accéléré sur les médias sociaux et le Web devant un parterre d'agents de renseignement cubains. Une démonstration pendant laquelle il explique que les blogs d'opposition sont financés par les États-Unis pour assurer "la contre-révolution à Cuba".

    L'instructeur de ce cours a été identifié par le blog Penultimos Dias comme un officier de renseignement travaillant pour le ministère de l'Interieur. Il s'appellerait Eduardo Fontes Tato Suarez. Il explique pendant une heure comment les nouvelles technologies sont utilisées par les cyber-militants du monde entier. Et comment selon lui les États-Unis "tentent de transformer les blogueurs en une nouvelle catégorie d'ennemis de l'État".

    Le "professeur" Fontes poursuit en soulignant que les blogueurs comme Yoani Sanchez (Observatrice de longue date de FRANCE 24), auteur du blog Génération Y, sont très suivis sur Twitter et risqueraient d'organiser à La Havane des manifestations similaires au "mouvement vert" lancé sur Internet en Iran en 2009.

    Eduardo Fontes assure que les ONG fondées par les jeunes générations americano-cubaines sont différentes des "groupes terroristes historiques comme la Cuban American National Fundation [CANF, basée à Miami]". Historiquement, les activistes cubains en exil tels que la CANF exercent un lobbying à Washington auprès des parlementaires pour défendre avec acharnement les mesures anti-Castro comme l'embargo décrété par les États-Unis et l'interdiction de voyage des citoyens américains sur l'île. Mais ces dernières années, les jeunes générations d'Américains d'origine cubaine ont tenté de promouvoir une libéralisation politique entre les États-Unis et Cuba. Et contrairement à leurs aînés, affirme Eduardo Fontes, ces nouvelles ONG et leurs communautés en ligne ont le pouvoir de "tromper la jeunesse cubaine" en présentant la révolution cubaine sous un jour négatif.
    Cette vidéo a été tournée en juin 2010, mais elle n'a fuité sur Internet qu'il y a quelques jours. Elle a particulièrement attiré l'attention à un moment où Internet et les réseaux sociaux sont utilisés par les jeunes à travers le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord pour organiser des émeutes anti-gouvernementales qui ont déjà abouti à la chute de Ben Ali en Tunisie et d'Hosni Moubarak en Égypte.

     Extraits sous-titrés en français par France 24. Pour la vidéo en intégralité voir ci dessous.

     

    "Comme ils le reconnaissent eux-même dans cette vidéo, nous [Roots of Hope] sommes une menace pour eux."


    Felice Gorordo est le co-fondateur de Roots of Hope [Les racines de l'espoir], une des organisations que Eduardo Fontes attaque dans la vidéo. Roots of Hope a organisé le concert de la rockstar colombienne Juanes en septembre 2009. Dans la vidéo, Eduardo Fontes blâme Roots of Hope d'avoir voulu annuler le concert. En fait, Juanes avait menacé de tout annuler si Cuba refusait d'assouplir les mesures de sécurité.

    "Comme ils le reconnaissent eux-même dans cette vidéo, nous [Roots of Hope] sommes une menace pour eux. Il est clair que le gouvernement cubain ne sait pas comment gérer notre message apolitique qui ne vise qu'à accroître les contacts entre les Cubains de l'île et les Cubains exilés."

    Suite à la légalisation de l'accès à la téléphonie cellulaire en 2008 par le président Raul Castro, Roots of Hope a lancé un projet qui vise à donner à chaque Cubain un téléphone portable neuf dont il pourrait se servir à sa guise.

    Internet à Cuba ne fonctionne pas comme dans d'autres pays communistes tels la Chine ou le Vietnam, où le Web est généralement accessible en dépit d'un niveau élevé de contrôles gouvernementaux. À Cuba, l'accès à l'Internet légal n'est disponible que pour un groupe privilégié de représentants du gouvernement et de médecins ou en achetant des cartes prépayées dans des hôtels qui coûtent l'équivalent de 12 euros l'heure. Sachant qu'à Cuba, le salaire moyen est d'environ 15 euros par mois, Internet est un luxe pour la plupart des Cubains. Ce prix prohibitif est aussi une forme efficace de censure gouvernementale. La plupart des Cubains se connectent donc illégalement en ayant des connexions extrêmement lentes.

    "Le gouvernement a le pouvoir d'appuyer sur le bouton qui coupe Internet plus rapidement et plus longuement qu'Hosni Moubarak l'a fait en Égypte"

    Ernesto Hernandez Busto vit à Barcelone. Il est essayiste et rédacteur en chef du blog Penultimos Dias. Dans la vidéo, Eduardo Fontes l'accuse nommément d'être à la solde de la CIA.

    "Le gouvernement est le seul fournisseur d'accès Internet existant à Cuba. Il a le pouvoir d'appuyer sur le bouton qui coupe Internet plus rapidement et de manière plus efficace que le président Hosni Moubarak l'a fait en Égypte. Cette vidéo est vraiment la preuve que la mentalité de la guerre froide subsiste encore aujourd'hui.

    Ce que nous voyons aussi, c'est que le gouvernement cubain est à un carrefour. D'une part, ils comprennent qu'ils ont un besoin urgent d'Internet pour fonctionner, en particulier avec la nouvelle série de réformes économiques qu'ils envisagent de mettre en œuvre dans les années à venir. Les gestionnaires d'hôtels doivent être en mesure de répondre à la demande et organiser l'accueil des clients par e-mail, de même que les policiers doivent être en mesure d'envoyer des documents par voie électronique d'une ville à l'autre.

    D'autre part, ils savent qu'en donnant un accès internet à l'île par l'installation d' un câble sous-marin, ils ne pourront plus contrôler à 100 % les connexions. Quand une personne se connecte à la Toile, le gouvernement cubain peut tenter de la censurer, mais jamais de la contrôler complétement."

    Ci-dessous la vidéo originale non sous-titrée en intégralité. Pour une transcription complète en anglais cliquez ici.


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