jeudi 2 décembre 2010

Paris et Cuba reprennent formellement leur coopération après 7 ans de gel

L'ambassadeur de France à Cuba, Jean Mendelson (g), et Dagoberto Rodriguez
La France et Cuba ont repris formellement mardi leur coopération inter-gouvernementale bilatérale qui était suspendue depuis 2003 à la suite d'une vague de répression contre 75 dissidents cubains ayant été pour la plupart libérés.

La France et Cuba ont repris formellement mardi leur coopération inter-gouvernementale bilatérale qui était suspendue depuis 2003 à la suite d'une vague de répression contre 75 dissidents cubains ayant été pour la plupart libérés.

Un vice-ministre cubain des Relations extérieures, Dagoberto Rodriguez, et l'ambassadeur de France à Cuba, Jean Mendelson, ont signé une "déclaration sur la reprise de la coopération" qui "marque un pas en avant dans les relations entre la France et Cuba, et exprime la volonté de renforcer leurs liens historiques", selon le texte lu par la partie cubaine au ministère cubain.

Les deux pays s'engagent à "promouvoir les échanges dans les domaines jugés prioritaires et mutuellement avantageux", tels l'agriculture, la santé, l'environnement, la recherche scientifique, l'enseignement du français et les domaines culturel et artistique.

Cette reprise s'effectuant dans le "respect des principes consacrés dans le droit international et la Charte des Nations unies", selon le texte diffusé par la France, intervient alors que Cuba a entamé en juillet dernier, sous la médiation de l'Eglise catholique cubaine, la libération progressive des 52 opposants restant sous les verrous de la répression de mars 2003. Onze d'entre eux sont toujours incarcérés mais devraient être relâchés, selon l'Eglise.

L'Union européenne et Cuba avaient relancé leur coopération en octobre 2008 peu après la levée de sanctions européennes très symboliques - prises contre l'île communiste en 2003 - afin d'encourager le président Raul Castro, qui a formellement succédé en février 2008 à son frère Fidel, à faire des progrès en matière de respect de droits et libertés.

Oscar Elías Biscet est parmi les onze opposants toujours incarcérés
Bruxelles doit décider en décembre prochain s'il assouplit ou non sa politique de fermeté à l'égard de Cuba à la lumière des libérations de prisonniers politiques. Cuba devrait encore compter une centaine de détenus politiques à l'issue de ce processus, selon la dissidence.

Cuba, seul pays du continent dirigé par un parti unique, avait signé en février deux conventions de l'ONU sur les droits politiques et civiques, premier engagement international de Raul Castro. Mais ces textes prévoyant notamment la liberté d'expression et d'association n'ont jamais été mis en application selon les opposants qui sont considérés à La Havane comme des "mercenaires" à la solde des Etats-Unis.

A la demande du président français Nicolas Sarkozy, l'ancien ministre socialiste Jack Lang avait fait en février 2009 une mission à Cuba "afin d'explorer les voies d'une normalisation et d'un approfondissement des relations entre Cuba et la France".

Source: Tribune de Genève

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