mercredi 10 novembre 2010

Cuba: les "Dames en blanc" espèrent toujours la libération des 13 détenus


Les "Dames en blanc", ces épouses de détenus politiques, disaient toujours espérer dimanche que le gouvernement de Raul Castro respecte sa promesse et libère les 13 derniers opposants d'un groupe de 52 à l'expiration du délai de quatre mois annoncé par l'Eglise catholique.

L'Eglise catholique avait annoncé le 7 juillet la libération des 52 prisonniers politiques victimes de la vague de répression de mars 2003 dans un délai maximum de quatre mois. 39 d'entre eux ont été libérés et envoyés en exil vers l'Espagne avec leur famille, mais les 13 qui restent refusent tous l'exil à l'étranger ou une libération qui soit conditionnelle.

"Nous sommes des femmes de foi et d'espérance. Nous avons demandé que (Dieu) attendrisse le coeur de nos dirigeants pour qu'ils respectent leur promesse" sinon ils "tromperaient" l'Eglise, Madrid, l'Union européenne et la communauté internationale, a déclaré Laura Pollan, leader des "Dames en blanc", à la sortie de la messe dans le quartier havanais de Miramar.

"Ce serait montrer qu'on ne peut croire en eux, mais nous attendons de voir ce qui va se passer", a-t-elle poursuivi.

"L'Eglise nous dit de garder espoir, qu'elle croit, comme l'ambassade d'Espagne, qu'ils seront libérés, mais personne ne sait rien, ce gouvernement est très hermétique", a-t-elle dit.

Outre la libération de 39 opposants considérés comme des prisonniers de conscience par l'ONG Amnesty International, le gouvernement cubain a autorisé le départ en exil vers l'Espagne de 14 détenus pour la plupart condamnés pour avoir tenté de fuir illégalement l'île communiste, parfois de façon violente.

Le secrétaire général de la Conférence épiscopale, le père José Félix Pérez, a souligné que les libérations de ces 14 détenus ne pouvaient se substituer à celles promises des "52".

"Nous avons confiance que se prendront les meilleures décisions pour soulager les proches des prisonniers. Je connais le délai mais j'ai confiance que tout ira pour le mieux pour tous", a déclaré à l'AFP le prêtre, par ailleurs chargé de la paroisse Sainte-Rita où des Dames en blanc vont assister à la messe tous les dimanches.

Une leader des Dames en blanc, Berta Soler, dont le mari fait partie des 13, a souligné à l'AFP que "tous les 13 voulaient rester à Cuba". Un d'entre eux avait un temps déclaré, selon elle, qu'il accepterait de s'exiler directement aux Etast-Unis mais "a finalement décidé de ne pas émigrer pour le moment".

Les opposants sont considérés à Cuba comme des mercenaires à la solde des Etats-Unis qui imposent depuis 48 ans un embargo à l'île.

Suivant de près ce processus de libération, l'UE s'est donné jusqu'à décembre pour décider un assouplissement de sa politique de fermeté à l'égard de Cuba.

La décision de libérer des prisonniers avait été prise en juillet alors que l'opposant Guillermo Farinas observait depuis plus de trois mois un jeûne de protestation après la mort controversée en février d'un détenu politique en grève de la faim.

L'île devrait encore compter une centaine de prisonniers politiques au terme de la libération promise des "52", selon la dissidence.

Source: La Croix


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