mardi 19 octobre 2010

La famille du dissident mort d'une grève de la faim autorisée à quitter Cuba

La mère de Orlando Zapata, Reina Luisa Tamayo, réprimée par la police lors d'une manifestation
LA HAVANE - Le gouvernement cubain a autorisé la famille de l'opposant Orlando Zapata, mort à Cuba en février d'une grève de la faim, à se rendre aux Etats-Unis, a annoncé jeudi à l'AFP Reina Tamayo, la mère du dissident.

L'autorisation de quitter l'île communiste a été transmise à la famille par l'Eglise catholique de Cuba, qui joue depuis des mois un rôle clé dans le dossier des dissidents libérés après des années d'emprisonnement.
"On m'a dit que le gouvernement avait autorisé toute la famille à quitter le pays et que nous allions partir directement aux Etats-Unis, mais je ne pars pas sans les cendres de mon fils", a déclaré à l'AFP Mme Tamayo à l'issue d'une rencontre à l'archevêché de La Havane.

Agée de 62 ans, la mère du dissident mort de sa grève de la faim avait reçu le 11 octobre la visite de Mgr Emilio Aranguren, évêque de la ville d'Holguin (est), qui avait transmis la proposition des autorités cubaines que toute la famille quitte Cuba.

Venue de son village de Banes, situé dans la province d'Holguin à 850 km à l'est de La Havane, Mme Tamayo a rencontré jeudi dans la capitale cubaine le chargé des affaires internationales de l'archevêché, Ramon Suarez Polcari, pour de plus amples informations sur le départ de la famille.

Interrogée par l'AFP, la représentation à La Havane des intérêts des Etats-Unis --qui n'ont pas de relations diplomatiques avec Cuba-- n'a pas voulu commenter cette affaire.

Mme Tamayo a précisé qu'elle partirait aux Etats-Unis avec trois fils et une fille et leurs familles à une date non encore fixée.

Son fils Orlando Zapata est mort le 23 février, à l'âge de 42 ans, à l'issue de 85 jours de grève de la faim pour réclamer le respect des droits de l'Homme dans l'île.

Le feu vert pour le départ de toute la famille de Mme Tamayo semble être lui aussi le fruit de la médiation menée après la mort du dissident par l'archevêque de La Havane, le cardinal Jaime Ortega, auprès du président cubain Raul Castro.

En juillet, les tractations ont abouti à un accord sur la libération de 52 opposants au régime castriste, arrêtés en 2003 et condamnés à de lourdes peines de prison. Depuis, les prisonniers politiques ont été élargis par petits groupes, jusqu'ici 38 au total, qui sont partis en Espagne pour la grande majorité. Les autres devraient être libéré d'ici quelques semaines.

Source: Romandie News

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