Plus de 40 dirigeants de l'opposition et ex-prisonniers politiques cubains ont remis mercredi à la presse une nouvelle "plate-forme de transition démocratique" pour Cuba, proposant notamment un "dialogue national", de "nouvelles lois" et un "référendum".
Dans ce projet baptisé "Le Chemin du Peuple", les opposants proposent de "mettre en place un véritable dialogue national et d'entamer un processus de changement sans exclusive, pour que le peuple puisse conserver les avancées qu'il a créées et modifier souverainement ce qu'il a décidé de modifier".
"Le document a été rédigé par ses signataires, et je suis convaincu qu'il est viable et nécessaire car le message s'adresse à l'ensemble du peuple de Cuba", a déclaré à l'AFP Oswaldo Paya.
Dans une "proposition de base", le document demande de nouvelles dispositions légales garantissant la liberté d'expression, de presse, d'association, de culte, de migration interne et externe, ainsi que le droit des citoyens à briguer des mandats publics.
Les opposants proposent également "un référendum pour que le peuple décide souverainement des changements" constitutionnels et légaux et ouvre la voie à "la participation des citoyens sur ce chemin du changement".
De même, les signataires souhaitent l'organisation d'"un dialogue national et d'élections libres pour tous les mandats publics et pour une Assemblée constituante".
"Plus qu'un projet politique, je crois qu'il s'agit surtout d'exprimer la volonté de fixer une position commune dans des circonstances précises", a expliqué à l'AFP Manuel Cuesta Morua.
Pour Elizardo Sanchez, le document "valide un ensemble d'idées qui permettent d'ouvrir un champ de réflexion, mais ce n'est pas une proposition de transition". "C'est un apport positif pour penser le temps de la transition lorsque celui-ci viendra", a-t-il ajouté.
En un demi-siècle de régime communiste à Cuba, les opposants, considérés par les autorités comme des "mercenaires" à la solde des Etats-Unis, ont élaboré divers projets et propositions de transition, tous restés lettre morte.
Le plus connu, le "Projet Varela" -du nom d'un prêtre indépendantiste du 19e siècle-, également élaboré et soutenu par Oswaldo Paya, se présentait comme une pétition pour un référendum d'initiative populaire. Présenté en 2002 au parlement, le projet a été enterré par l'assemblée qui a inscrit dans la constitution le caractère "irrévocable" du socialisme à Cuba.
Parmi les signataires figurent les opposants les plus connus --Guillermo Fariñas, Laura Pollan, Martha Beatriz Roque, Hector Maceda, Elizardo Sanchez, Oswaldo Paya et Manuel Cuesta Morua-- ainsi que les anciens prisonniers politiques Felix Navarro, Angel Moya, Guido Sigler et Jose Daniel Ferrer.
Source: Europe1 et AFP
Le Document (en Espagnol)
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