Eduardo del Llano. |
"Une société moderne et démocratique doit prévoir pour ses citoyens le droit d'exprimer publiquement son mécontentement sans que pour cela on les traite de mercenaires ou d'agents de l'ennemi", estime le cinéaste de 48 ans sur son blog http://eduardodelllano.wordpress.com/.
Eduardo del Llano, qui se présente comme un "partisan critique" de la Révolution de Fidel Castro, affirme que "contrairement à ce que semble penser notre gouvernement, les manifestations de rue ne sont pas l'expression d'une société affaiblie et désunie. Mais plutôt d'une société humaine".
"Il serait ridicule aujourd'hui de prétendre que dans notre pays les ouvriers n'ont pas de raison de se plaindre et que les seuls insatisfaits seraient les héritiers de l'antique bourgeoisie", poursuit le scénariste d'"Alicia en el pueblo de maravillas" (Alice au village des Merveilles) de Daniel Diaz Torres, récompensé à la Berlinale en 1991.
Le droit de grève devrait être réglementé par la loi et "si vous n'êtes pas d'accord, organisez une contre-manifestation, tout autant pacifique, et criez les slogans que vous voulez", ajoute le créateur d'une série de courts-métrages autour du Cubain ordinaire mais inclassable, Nicanor O'Donnell.
"Quant aux dissidents, il est temps que cesser de les considérer systématiquement comme un fléau et d'accepter qu'ils sont -ou devraient être- partie intégrante de la société civile", poursuit Eduardo del Llano.
Les autorités cubaines qualifient systématiquement les opposants au régime de "mercenaires" à la solde des Etats-Unis. Le président cubain Raul Castro a néanmoins appelé les Cubains à débattre de tous leurs problèmes et les a encouragés à exprimer leurs opinions "de préférence dans un lieu adéquat, au moment opportun et de manière correcte".
Source: Comme au Cinema
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