mercredi 1 juin 2011

Cuba: quatre dissidents condamnés à des peines de 3 à 5 ans de prison

Plusieurs opposants, y compris Elizardo Sánchez (à droite) et Laura Pollan (centre), le 31 mai devant la Cour municipale de 10 Octubre, à La Havane, Cuba.

La justice cubaine a condamné mardi trois dissidents à cinq ans de prison et un autre à trois pour troubles à l'ordre public, pour avoir jeté des tracts hostiles au gouvernement en janvier face au palais de la Révolution, a indiqué l'opposition.

Walfrido Rodriguez, 42 ans, David Piloto, 40 ans, et Luis Enrique Labrador, 33 ans, ont été condamnés à cinq ans d'emprisonnement, tandis que Yordani Martinez, 23 ans, a été condamné à trois ans de détention, au cours d'un procès qui s'est déroulé dans un tribunal du centre de la capitale.

"C'est une recrudescence de la répression politique", a déclaré Elizardo Sanchez, président de la Commission cubaine des Droits de l'Homme (CCDHRN), illégale mais tolérée.

Selon l'opposant, les quatre dissidents ont été arrêtés mi-janvier après avoir lancé des tracts disant "à bas les Castro", en allusion au leader de la révolution cubaine Fidel Castro et à son frère Raul Castro, l'actuel président cubain.

Les tracts ont été lancés à un carrefour du quartier El Cerro, dans le centre de La Havane. Les opposants ont ensuite marché pour faire la même chose face au palais, sur la place de la Révolution, où se trouve le siège des principaux organes de pouvoir du régime de l'île communiste.

Devant le tribunal mardi, selon M. Sanchez, un groupe de partisans du gouvernement ont crié en direction des familles des dissidents, et au moins trois opposants ont été arrêtés pendant quelques heures.

Les autorités ont libéré récemment 130 prisonniers, dont la majorité ont été exilés vers l'Espagne, au cours d'un processus entamé en juillet 2010 et conclu en mars, dans le cadre d'un dialogue entre le gouvernement et l'Eglise catholique.

En avril, un mois plus tard, Raul Castro avait assuré que l'opposition n'aurait pas d'espace "sur les places publiques et dans les rues".

Le gouvernement cubain considère les opposants comme des mercenaires à la solde des Etats-Unis.

Selon la CCDHRN, il reste une cinquantaine de prisonniers politiques à Cuba.


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