L'homme, qui fêtera vendredi ses 84 ans, n'était pas apparu en direct à la télévision depuis quatre ans. Sur les écrans plasma du monde entier ont circulé ces images, celles d'un temps ancien qui ne veut pas disparaître.
Régulièrement, des nouvelles amusent. Certains îlots résistent à la marche d'un monde qui s'engouffre dans la globalisation.
Ces régimes, à Cuba comme en Corée du Nord, ne constituent plus de péril pour le modèle occidental, même si les armes qu'ils détiennent présentent un danger pour l'intégrité des pays voisins.
S'il n'était le bien-être des peuples enfermés et parfois affamés, ces permanences du siècle dernier prêteraient à sourire.
À La Havane, à Pyongyang, mais aussi à Téhéran, la révolution communiste ou islamique dresse des digues contre les crues de modernité.
Il ressort de ces images, plus qu'une désuétude, un décalage de vitesses. Comme un bolide dépassant une bicyclette égarée sur l'autoroute.
D'un côté, le pouvoir castriste se maintient depuis 50 ans dans son décorum rouge et kaki. Le frère cadet Raúl, à la tête de l'île depuis quatre ans, a réformé à la marge. Sur l'autre rive, nos démocraties foncent à tombeau ouvert. La démocratie d'aujourd'hui n'est plus celle d'antan, avec les allocutions gaulliennes dans la lucarne, ni celle d'avant-hier, avec ses débats télévisés. Elle est emportée dans l'abîme de l'instantané. La vérité de lundi n'est pas celle de mardi. Un débat éclôt et s'éclipse à la vitesse d'un double clic.
Le buzz est éclair, l'opinion aussi. L'avis des Français est photographié immédiatement. Une polémique, une proposition, un sondage : voici le triptyque de la démocratie actuelle, sans cesse en accélération.
Certains pays érigent des barrières face à Internet. La Chine a posé des limites à Google. L'Arabie saoudite, la semaine dernière, a suspendu les téléphones BlackBerry, qui rendaient difficile le contrôle des données échangées. Des arrangements ont été trouvés ici et là entre les exigences des régimes et la liberté d'Internet.
Avec son folklore triste, Fidel Castro montre qu'il existe encore des récifs sans compromis, des résistances au temps qui passe et qui accélère. Et à ceux qui enragent des travers de la démocratie, l'image de l'ancien Líder máximo rappelle la phrase de Churchill : « La démocratie est le pire des systèmes de gouvernement, à l'exception de tous ceux qui ont été expérimentés. »
Source:
Voix du Nord