mardi 22 février 2011

La Révolution du jasmin pourrait un jour secouer Cuba

La « Révolution du jasmin » a créé une onde de choc qui se fait déjà sentir sur l’ensemble du monde arabe. En même temps, il n’existe pas de raison pour qu’elle n’étende pas son impact salutaire à d’autres coins de la planète où des gérontocraties, plus cruelles encore que celles de Ben Ali et de Moubarak, se maintiennent uniquement à force de répression.

Les conditions pour un bouleversement comme celui qui touche les pays arabes paraissent être réunies aussi à Cuba. On peut en effet déceler des similarités intéressantes entre, d’un côté, la situation qui a mené à la Révolution du jasmin en Tunisie et, de l’autre, les vicissitudes de la population cubaine. Voici les similarités.

Absence de perspectives pour les jeunes générations. A l’origine de la Révolution du jasmin se trouve la désespérance des jeunes, notamment ceux qui, détenteurs d’un diplôme universitaire, avaient du mal à trouver un poste à la mesure de leurs qualifications. A Cuba, on a affaire à un chômage déguisé : les jeunes diplômés sont certes absorbés par l’Etat, mais ils n’en sont pas moins sous-utilisés dans des emplois fort mal rémunérés (au-dessous de 20 euros par mois en moyenne). La meilleure preuve qu’un tel chômage déguisé atteint des magnitudes considérables a été fournie par le président Raúl Castro lui-même ; il a déclaré, non sans un certain mépris envers son propre peuple, que Cuba ne pouvait pas continuer à être le seul pays au monde où l’on peut vivre sans travailler.

Les perspectives pour la jeunesse, et pour la population cubaine en général, risquent de s’assombrir davantage. L’Etat, qui emploie 85 pourcent de la population active (5,2 millions) s’apprête à licencier 1,3 million d’employés au cours des prochaines années – 500 mille dans les tout prochains mois. Or, le secteur privé se limite à des activités rudimentaires et n’englobe à l’heure actuelle que 800 mille personnes ; on voit mal comment ce secteur pourrait presque doubler de taille en quelques mois et devenir une source de revenu décent pour le demi-million de Cubains qui seront bientôt rayés des fiches de paye de l’Etat.

On serait aussi bien avisé de ne pas se faire trop d’illusions sur l’ampleur de l’ouverture économique envisagée par le régime cubain. Preuve des restrictions qui continueront à peser sur l’initiative individuelle : aucun restaurant privé ne pourra avoir plus de vingt chaises (avant la réforme, la limite était de douze chaises). Comment, avec des contraintes si ridicules, pourrait-on miser sur l’éclosion d’un secteur privé moderne et dynamique ? On est loin du fameux « Enrichissez-vous » lancé en Chine en 1978 par Deng Xiaoping pour donner le top départ à un « socialisme de marché » qui aura permis l’impressionnant essor économique de l’empire du Milieu au cours des trois dernières décennies.

Les Cubains sont encore voués à pâtir d’une autre mesure programmée par l’Etat : la suppression du carnet de rationnement, qui permet aux gens d’acquérir, à des prix inférieurs à ceux du marché noir, une partie des produits de première nécessité dont ils ont besoin chaque mois. Dans un pays où il y a pénurie de tout, l’élimination du carnet en question se traduira forcément par une détérioration supplémentaire des conditions de vie de la population.

Des immolations dues au désespoir. En Tunisie, la Révolution du jasmin a commencé lorsque Mohamed Bouazizi, un jeune diplômé de 26 ans, décida de se donner la mort par le feu après que la police lui interdit de vendre des fruits et légumes dans la rue. A Cuba, Orlando Zapata, un ouvrier de 42 ans emprisonné pour avoir critiqué le régime, est mort d’une grève de la faim qu’il avait entamée en protestation contre les conditions inhumaines de son emprisonnement.

Indolence de la communauté internationale. Ce ne fut que trois jours après la chute de Ben Ali que l’Internationale socialiste, si prompte à donner des leçons de morale à tout le monde, décida d’exclure le parti du dictateur tunisien de la liste de ses membres. Quant à Cuba, l’Organisation des Etats américains décida en 2009 de réadmettre ce pays en dépit du fait que Cuba n’a pas permis la tenue d’élections libres depuis une cinquantaine d’années – ce qui contrevient à la Charte de la propre OEA, laquelle stipule que la démocratie représentative est « indispensable pour la stabilité, la paix et le développement de la région ».

Les deux régimes auront également joui de la bienveillance complice du Conseil des droits de l’homme de l’ONU. La Tunisie de Ben Ali réussit sans grande difficulté l’examen entrepris en octobre 2008 par cette instance onusienne sur la situation des droits de l’homme dans ce pays. Et en 2010, Cuba se vit confier par acclamation la vice-présidence de l’auguste Conseil. Les peuples de ces deux pays ne peuvent malheureusement compter que sur eux-mêmes pour conquérir la liberté.

L’effet Wikileaks. La divulgation par Wikileaks de courriels échangés par des membres du gouvernement américain au sujet du régime de Ben Ali – décrit comme un système maffieux – est censée avoir donné du tonus au peuple tunisien dans son désir de se révolter. Quant à Cuba, Wikileaks pourrait avoir à terme des effets non moins dévastateurs pour le régime de ce pays : un des papiers obtenus par Wikileaks fait état de l’exaspération d’un diplomate chinois, et des propos railleurs de diplomates d’autres pays, face aux entraves que les autorités cubaines imposent aux investissements, y compris étrangers[1]. Les jeunes élites cubaines, désireuses de jouer un rôle constructif à l’avenir, pourraient bien prendre conscience de la nécessité de jeter par-dessus bord des aberrations idéologiques d’un autre temps qui font l’objet de moqueries ou de critiques dans les milieux diplomatiques de La Havane et qui empêchent leur pays de tirer profit de la mondialisation de l’économie.

En Tunisie, Ben Ali était parvenu nà décimer toute opposition, mais il n’a pas tenu longtemps face à la confluence de deux facteurs : primo, la détermination des Tunisiens à manifester massivement leur mécontentement et à réclamer la liberté ; secundo, et non moins important, le refus d’un secteur clé du régime – en l’occurrence l’armée – de jouer le jeu de la répression pour prolonger de quelque temps le règne d’une gérontocratie déconnectée de la réalité et condamnée par la biologie et l’histoire à disparaître. Ces mêmes facteurs pourraient aussi un jour se mettre à l’œuvre dans la belle île des Caraïbes et parvenir à y instaurer une véritable démocratie.

[1] « La Havane : chronique d’un effondrement économique annoncé », Le Monde, 17 décembre 2010.

Source: 24heures


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  • samedi 19 février 2011

    Cours magistral sur la cyber-opposition par un agent secret cubain


    La vidéo d'une conférence publiée sur le site de partage Vimeo montre un homme qui donne un cours accéléré sur les médias sociaux et le Web devant un parterre d'agents de renseignement cubains. Une démonstration pendant laquelle il explique que les blogs d'opposition sont financés par les États-Unis pour assurer "la contre-révolution à Cuba".

    L'instructeur de ce cours a été identifié par le blog Penultimos Dias comme un officier de renseignement travaillant pour le ministère de l'Interieur. Il s'appellerait Eduardo Fontes Tato Suarez. Il explique pendant une heure comment les nouvelles technologies sont utilisées par les cyber-militants du monde entier. Et comment selon lui les États-Unis "tentent de transformer les blogueurs en une nouvelle catégorie d'ennemis de l'État".

    Le "professeur" Fontes poursuit en soulignant que les blogueurs comme Yoani Sanchez (Observatrice de longue date de FRANCE 24), auteur du blog Génération Y, sont très suivis sur Twitter et risqueraient d'organiser à La Havane des manifestations similaires au "mouvement vert" lancé sur Internet en Iran en 2009.

    Eduardo Fontes assure que les ONG fondées par les jeunes générations americano-cubaines sont différentes des "groupes terroristes historiques comme la Cuban American National Fundation [CANF, basée à Miami]". Historiquement, les activistes cubains en exil tels que la CANF exercent un lobbying à Washington auprès des parlementaires pour défendre avec acharnement les mesures anti-Castro comme l'embargo décrété par les États-Unis et l'interdiction de voyage des citoyens américains sur l'île. Mais ces dernières années, les jeunes générations d'Américains d'origine cubaine ont tenté de promouvoir une libéralisation politique entre les États-Unis et Cuba. Et contrairement à leurs aînés, affirme Eduardo Fontes, ces nouvelles ONG et leurs communautés en ligne ont le pouvoir de "tromper la jeunesse cubaine" en présentant la révolution cubaine sous un jour négatif.
    Cette vidéo a été tournée en juin 2010, mais elle n'a fuité sur Internet qu'il y a quelques jours. Elle a particulièrement attiré l'attention à un moment où Internet et les réseaux sociaux sont utilisés par les jeunes à travers le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord pour organiser des émeutes anti-gouvernementales qui ont déjà abouti à la chute de Ben Ali en Tunisie et d'Hosni Moubarak en Égypte.

     Extraits sous-titrés en français par France 24. Pour la vidéo en intégralité voir ci dessous.

     

    "Comme ils le reconnaissent eux-même dans cette vidéo, nous [Roots of Hope] sommes une menace pour eux."


    Felice Gorordo est le co-fondateur de Roots of Hope [Les racines de l'espoir], une des organisations que Eduardo Fontes attaque dans la vidéo. Roots of Hope a organisé le concert de la rockstar colombienne Juanes en septembre 2009. Dans la vidéo, Eduardo Fontes blâme Roots of Hope d'avoir voulu annuler le concert. En fait, Juanes avait menacé de tout annuler si Cuba refusait d'assouplir les mesures de sécurité.

    "Comme ils le reconnaissent eux-même dans cette vidéo, nous [Roots of Hope] sommes une menace pour eux. Il est clair que le gouvernement cubain ne sait pas comment gérer notre message apolitique qui ne vise qu'à accroître les contacts entre les Cubains de l'île et les Cubains exilés."

    Suite à la légalisation de l'accès à la téléphonie cellulaire en 2008 par le président Raul Castro, Roots of Hope a lancé un projet qui vise à donner à chaque Cubain un téléphone portable neuf dont il pourrait se servir à sa guise.

    Internet à Cuba ne fonctionne pas comme dans d'autres pays communistes tels la Chine ou le Vietnam, où le Web est généralement accessible en dépit d'un niveau élevé de contrôles gouvernementaux. À Cuba, l'accès à l'Internet légal n'est disponible que pour un groupe privilégié de représentants du gouvernement et de médecins ou en achetant des cartes prépayées dans des hôtels qui coûtent l'équivalent de 12 euros l'heure. Sachant qu'à Cuba, le salaire moyen est d'environ 15 euros par mois, Internet est un luxe pour la plupart des Cubains. Ce prix prohibitif est aussi une forme efficace de censure gouvernementale. La plupart des Cubains se connectent donc illégalement en ayant des connexions extrêmement lentes.

    "Le gouvernement a le pouvoir d'appuyer sur le bouton qui coupe Internet plus rapidement et plus longuement qu'Hosni Moubarak l'a fait en Égypte"

    Ernesto Hernandez Busto vit à Barcelone. Il est essayiste et rédacteur en chef du blog Penultimos Dias. Dans la vidéo, Eduardo Fontes l'accuse nommément d'être à la solde de la CIA.

    "Le gouvernement est le seul fournisseur d'accès Internet existant à Cuba. Il a le pouvoir d'appuyer sur le bouton qui coupe Internet plus rapidement et de manière plus efficace que le président Hosni Moubarak l'a fait en Égypte. Cette vidéo est vraiment la preuve que la mentalité de la guerre froide subsiste encore aujourd'hui.

    Ce que nous voyons aussi, c'est que le gouvernement cubain est à un carrefour. D'une part, ils comprennent qu'ils ont un besoin urgent d'Internet pour fonctionner, en particulier avec la nouvelle série de réformes économiques qu'ils envisagent de mettre en œuvre dans les années à venir. Les gestionnaires d'hôtels doivent être en mesure de répondre à la demande et organiser l'accueil des clients par e-mail, de même que les policiers doivent être en mesure d'envoyer des documents par voie électronique d'une ville à l'autre.

    D'autre part, ils savent qu'en donnant un accès internet à l'île par l'installation d' un câble sous-marin, ils ne pourront plus contrôler à 100 % les connexions. Quand une personne se connecte à la Toile, le gouvernement cubain peut tenter de la censurer, mais jamais de la contrôler complétement."

    Ci-dessous la vidéo originale non sous-titrée en intégralité. Pour une transcription complète en anglais cliquez ici.


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  • mardi 15 février 2011

    Deux dissidents cubains «expulsés» de leur prison

    Hector Maseda (g) et Angel Moya.
    Deux dissidents politiques cubains ont été libérés contre leur gré, samedi. Hector Maseda et Angel Moya voulaient demeurer en prison tant que tous les autres opposants au régime arrêtés en 2003 ne seraient pas remis en liberté.

    La décision de libérer Angel Moya avait été annoncée il y a une semaine, mais l'homme qui est l'époux de Bertha Soler, l'une des dirigeantes des Dames en Blanc, a déclaré qu'il n'était pas sorti de son plein gré, qu'il exigeait un pardon inconditionnel de la part des autorités et non seulement une libération conditionnelle.

    Vendredi, l'Église catholique avait fait part de la décision du gouvernement cubain de relâcher Hector Maseda, mais ce dernier refusait également les conditions de sa remise en liberté.

    Finalement, les officiers de la prison ont tout bonnement expulsé les deux dissidents en leur signifiant qu'ils ne pouvaient pas rester derrière les barreaux.

    Les deux hommes sont arrivés à leur domicile de la Havane quelques heures plus tard où des partisans les attendaient pour les acclamer.

    Le gouvernement cubain avait décidé en juillet de faire sortir de prison les activistes et les leaders de l'opposition dont le nombre avait atteint 52 au cours des dernières années. Quarante-et-un de ces dissidents avaient été libérés dans les semaines suivant la décision et tous se sont exilés en Espagne sauf un.

    Hector Maseda et Angel Moya ont toutefois décidé de rester à Cuba et de poursuivre leur action.

    ANNE-MARIE GARCIA

    Source: Métro Montréal




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  • jeudi 10 février 2011

    La fibre optique arrive à Cuba, mais pas la liberté de surfer

    Le câble est arrivé.
    Avec l'arrivée cette semaine d'un câble de fibre optique du Venezuela, Cuba va multiplier par 3000 sa capacité de connexion à internet, une chimère pour la grande majorité des Cubains, privés d'accès à la toile en pleine cyberguerre entre opposants et autorités.

    Symbole politique autant que progrès technique, le câble sous-marin qui devait arriver mardi sur les côtes cubaines, à 1600 km du Venezuela, apporte pourtant un potentiel de développement inédit à Cuba, où toutes les liaisons internet, passant par satellite, sont lentes et chères.

    Seul un Cubain sur dix est un internaute, selon les chiffres officiels.

    Le câble n'est pas une «baguette magique» et il faudra encore beaucoup investir dans les infrastructures pour ouvrir l'accès internet aux Cubains, a expliqué lundi le vice-ministre de l'Informatique, José Luis Perdomo.

    Il n'y a «aucun obstacle politique» à cette ouverture, a-t-il souligné en concluant que pour le moment cet accès à la toile restera réservé à un «usage social» : institutions, universités et certaines professions tels que médecins ou journalistes.

    «Notre priorité est de poursuivre la création de centres d'accès collectifs et de renforcer les connexions des centres de recherche scientifiques, universitaires et médicaux», soulignait la semaine dernière le vice-ministre.

    Hors cet «usage social», l'accès au courrier électronique est possible dans quelques cybercafés d'État des grandes villes du pays, pour un coût d'environ 2 dollars l'heure.

    Les grands hôtels offrent également un accès internet à leurs clients, généralement étrangers, au prix de 7 dollars de l'heure. Totalement dissuasif dans un pays où le salaire moyen d'un employé est de l'ordre de 27 dollars par mois.

    Pourtant, quelques blogueurs et autres dissidents s'efforcent de contourner ces difficultés, en faisant actualiser depuis l'étranger leurs sites.

    Les autorités cubaines sont très sensibles aux tentatives de «subversion» orchestrées selon elles depuis les États-Unis via les sites sociaux comme Facebook ou Twitter.

    Depuis une semaine, une vidéo de près d'une heure circule sur la toile (vimeo.com/19402730) où un expert cubain non identifié détaille devant un parterre de responsables présumés du ministère de l'Intérieur comment «l'ennemi» américain soutient la «cyberdissidence» contre Cuba.

    «Il est en train de se constituer un réseau de mercenaires virtuels qui ne sont pas les contre-révolutionnaires traditionnels», affirme l'expert en citant en exemple la bloggeuse Yoani Sanchez, très critique à l'égard du gouvernement cubain sur son blogue «Generacion Y».

    Dans un premier temps, beaucoup de Cubains espèrent que si l'accès reste limité, au moins les prix puissent baisser.

    «Puisqu'on passe d'une liaison satellite lente et chère à une liaison par câble, il serait bien que les prix baissent, car tous les Cubains ne peuvent pas se le permettre», expliquait à l'AFP Yenier Garcia, un ouvrier de 36 ans qui faisait la queue lundi devant un cybercafé de La Havane pour envoyer un courriel à un ami en Suisse.

    Mais la bloggeuse Yaoni Sanchez a déjà des doutes : «les fibres de ce câble sont déjà marquées du nom de leur propriétaire et de son idéologie», écrit-elle sur son blogue : «cette connexion sous-marine me paraît plus destinée à nous contrôler qu'à nous relier au reste du monde».

    Pourtant, avec ce lien par fibre optique, «il sera plus difficile de nous convaincre que nous ne pouvons pas avoir YouTube, Facebook, Gmail au bout des doigts», souligne la blogueuse en prédisant que «personne n'empêchera que nous employions ce câble pour faire quelque chose de bien différent des projets de ceux qui l'ont acheté».

    Source: Technaute CyberPresse


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  • lundi 7 février 2011

    Libération de prisonniers politiques à Cuba

    Guido Sigler Amaya.

    Selon l’AFP, Oscar Sanchez, un dissident au régime Castro, a annoncé la libération de Guido Sigler, un prisonnier politique qui refusait de monnayer sa libération contre l’exil en Espagne. Freinée en novembre dernier, la libération des prisonniers politiques conclue avec l’Eglise catholique reprend son cours normal car d’autres libérations sont en vue.


    Condamné en 2003 à 20 ans de prison, l’économiste Guido Sigler est libéré en février 2011 et peut enfin retrouver les siens à Matanzas, une province située à l’Est de la Havane. Sa libération intervient après celle d’Arnaldo Ramos, celui-ci a reçu l’autorisation de rester sur le territoire cubain, contrairement à ses pairs qui n’étaient libérés qu’à la condition de s’exiler en Espagne. A son tour, Sigler n’est pas tenu d’aller en exil en Espagne mais il projette rejoindre ses frères aux Etats-Unis. Il s’agit de Miguel qui a été libéré en 2005 pour des problèmes de santé et d’Ariel qui est sorti en juin 2010. Juan Francisco, un autre frère de Sigler, confie à l’AFP que sa famille respecte entièrement le choix de Sigler d’aller aux Etats-Unis. Négociatrice de la libération des prisonniers politiques, l’Eglise catholique a annoncé qu’Angel Moya sera libéré avec Sigler. Interrogée, Berta Soler, l’épouse de Moya affirme avoir parlé à son mari au téléphone mais qu’il n’était pas encore question de sa libération, du moins pas à sa connaissance. Guido Sigler est la 42 ème personne sur les 52 prisonniers politiques qui doivent être libérés par le régime Castro. L’archevêché est confiant quant à la poursuite des libérations.

    Par ailleurs, il est fait état de l’incarcération d’une centaine d’opposants au régime cubain. Mais Cuba soutient qu’il n’en n’est rien et qu’il s’agit simplement de mercenaires œuvrant pour le compte des Etats-Unis avec lesquels il a rompu toute relation diplomatique depuis plus de 50 ans maintenant. Pendant que l’archevêché se réjouissait de la reprise des libérations des prisonniers politiques, un procureur cubain affirme qu’il va requérir 20 ans de prison contre Alan Goss, un américain arrêté sur l’île pour espionnage le 3 décembre 2009. Washington soutient que Goss est simplement un employé de l’entreprise Developpment Alternatives, sous-traitante qui travaille à la facilitation de la communication de la communauté juive d’avec l’extérieur. Mais Cuba est loin d’accepter une telle explication, pour lui, Goss a été arrêté en train de distribuer du matériel de communication hautement performant aux opposants. Il est donc poursuivi pour atteinte à l’intégrité territoriale et devra en répondre devant les juridictions compétentes.

    Source: Pipelette


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