lundi 31 janvier 2011

Cuba. Nouveau tour de vis

Guillermo Farinas arrêté par la police de Castro.
La violation de l'exercice des droits, civiques, politiques, économiques et culturels à Cuba inquiète à nouveau. Nombreux sont les prisonniers politiques arrêtés de manière arbitraire récemment.

Hausse des arrestations pour motifs politiques, réformes économiques réduisant le nombre d'emplois... La Commission cubaine des droits de l'Homme et de réconciliation nationale (CCDHRN), illégale mais tolérée, s'inquiète pour l'avenir, craignant des manifestations qui pourraient être durement réprimées. La situation de l'opposant cubain Guillermo Farinas, prix Sakharov 2010 pour la liberté de pensée du Parlement européen, illustre le propos. Il a été libéré hier après avoir été arrêté la veille pour la deuxième fois en 24heures, a annoncé sa mère Alicia Hernandez. «Il est rentré à la maison. Ils l'ont libéré. Il est fatigué, mais ça va», a-t-elle affirmé. Interpellé durant sept heures mercredi, Guillermo Farinas a été arrêté de nouveau jeudi après-midi place de la Révolution, en plein centre de Santa Clara, alors qu'il se dirigeait avec une douzaine d'opposants vers un poste de police pour protester contre la détention d'autres militants, selon sa mère. Elle vit avec son fils, un ancien militaire de 49ans, psychologue et cyberjournaliste, qui affirme avoir mené 23 grèves de la faim depuis les années 1990.

Nombreuses détentions de courte durée

La CCDHRN avait prédit une détention de courte durée la veille. Pour son président, Elizardo Sanchez, le gouvernement pratique une «répression de faible intensité» contre l'opposition, en procédant à de nombreuses détentions de courte durée. La police a justifié l'arrestation par le «scandale public» que les opposants auraient provoqué en s'en prenant aux autorités, lors de la tentative de déloger une famille qui occupait illégalement un logement, avait-il précisé. Dans son rapport annuel publié jeudi, la CCDHRN juge que «la situation actuelle des droits de l'Homme est très défavorable, avec une nette tendance à empirer à court et moyen terme», même si le nombre de prisonniers politiques est tombé à 105 à la fin de l'année, contre 201 en janvier2010. Elle a enregistré 2.074 arrestations arbitraires pour motifs politiques en 2010 contre 870 en 2009. Les perspectives sont «inquiétantes», estime la CCDHRN, en raison de «l'absence de volonté politique des plus hautes instances pour introduire des réformes mettant fin à l'inacceptable criminalisation de l'exercice des droits civiques, politiques, économiques et culturels».

«Voyage vers nulle part»

«Aux mains d'une poignée de dirigeants octogénaires et erratiques qui ont toujours sous-évalué l'importance cruciale des droits civiques, Cuba semble entamer une nouvelle étape de son? voyage vers nulle part ?», conclut le rapport. La commission estime que les réformes économiques lancées par le gouvernement de Raul Castro, qui incluent notamment l'élimination de 500.000 emplois publics et de divers subsides, «pourrait conduire à une augmentation des manifestations de mécontentement des citoyens, auxquelles le régime répondra par une répression pure et dure, et conduire à davantage de violations des droits civils, politiques, économiques et sociaux».

Source: Le Télégramme


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  • dimanche 23 janvier 2011

    Cuba nie le problème de la prostitution, dénonce un journaliste

    Avant 1959, La Havane était réputée comme le «bordel des Amériques». La Révolution cubaine a fait le ménage dans les maisons closes qui pullulaient dans la capitale. Mais la prostitution a-t-elle disparu de Cuba? Pas du tout, dit l'écrivain et journaliste cubain Amir Valle. Dans son livre La Havane-Babylone (éditions Métailié), il raconte comment le tourisme encourage la prostitution des jeunes Cubains. Et les Canadiens n'y sont pas étrangers.

    On entend souvent dire que, avant la Révolution, Cuba était le «bordel de l'Amérique». Aujourd'hui, le régime affirme que la prostitution a disparu. Quelle est la réalité?

    Il veut continuer à faire croire au monde que Cuba est un paradis. Les données statistiques présentées dans mon livre - qui montrent l'ampleur du phénomène, ses effets sur la société cubaine et sur les milliers de Cubains et de Cubaines qui se prostituent à cause du tourisme - sont des données que j'ai obtenues des autorités cubaines. Ce ne sont pas des données publiques, on ne peut les consulter librement. Quand j'ai demandé aux institutions de voir ces données en tant que journaliste, on ne m'a même pas laissé voir les documents. Puis, par diverses voies, les fonctionnaires m'ont clandestinement obtenu des photocopies de ces documents. Le livre montre une chose: le gouvernement cubain a toujours su qu'il y avait de la prostitution, que le fléau grandit d'année en année, mais il n'a pas pris soin de régler le problème quand il en était encore temps.

    Vous avez déjà travaillé à l'Office du tourisme de Cuba et expliqué comment la femme cubaine est utilisée dans les publicités. Pouvez-vous nous l'expliquer?

    J'ai entendu de hauts fonctionnaires du Parti communiste dire que c'était une erreur de ne vendre aux touristes que des plages, des cigares et du rhum. Le meilleur produit de consommation que nous avions était la beauté des femmes. Et je me souviens qu'ils avaient rejeté deux campagnes publicitaires destinées aux marchés italien et espagnol, parce que les femmes y étaient habillées et en second plan dans l'image. Ils ont dit de mettre ces femmes au premier plan et que ce serait beaucoup mieux si elles étaient en maillot de bain. De nombreux publicitaires cubains ont des centaines d'histoires de ce genre. Il y a une chose dont je me souviendrai toujours: quand l'un de nos graphistes a présenté la publicité d'un nouvel hôtel à Varadero, Fidel Castro lui-même a déclaré: «Il n'y a qu'un problème... La vue sur la plage est excellente, la photo de l'immeuble est impressionnante et les gens représentés donnent une touche de familiarité, mais... ce serait mieux si on voyait au premier plan une belle femme mulâtre que les touristes remarqueraient avant tout. Je pense que vous savez mieux que moi que l'expérience de la publicité nous a montré que le corps d'une femme vend mieux qu'un bâtiment.»

    Quelle est la réputation des touristes canadiens dans le milieu de la prostitution cubaine?

    Elle n'est pas bonne. Quand le phénomène de la prostitution a pris de l'ampleur, au début des années 90, les principaux visiteurs à Cuba venaient d'Espagne, du Canada, du Mexique et de l'Italie. Chez les travailleurs du tourisme, les Canadiens avaient une mauvaise réputation parce qu'ils ne consommaient rien, laissaient rarement du pourboire et, souvent, ne nous saluaient même pas, contrairement aux touristes espagnols, italiens ou mexicains. On appelait les Canadiens les «petites bouteilles», parce qu'ils se tenaient toujours en groupe, ne se parlaient qu'entre eux et allaient jusqu'à apporter du Canada les bouteilles d'eau en plastique qu'ils buvaient à Cuba. Aussi, malheureusement, bon nombre de ces touristes étaient des amateurs de tourisme sexuel. On a d'abord vu les premiers signes de tourisme sexuel dans des voyages organisés pour les personnes âgées, principalement dans l'est du pays: les plages et les hôtels du parc Baconao, à Santiago de Cuba et à la plage de Guardalavaca, à Holguín, qui ont accueilli beaucoup de touristes canadiens dans les dernières années. Je sais que ça peut être difficile à entendre pour la population canadienne, mais je mentirais si je ne disais pas que c'était très fréquent, en ce temps-là, de voir des Canadiens âgés marcher au bras d'une belle fille cubaine qui n'avait pas 20 ans, ou de les voir tenir la main de jeunes Afro-Cubains.

    Les Cubains utilisent le terme jineteras (cavalières) pour désigner les prostituées. Banalisent-ils la prostitution? Est-ce devenu un travail «acceptable» ou «commun»?

    La jinetera est depuis de nombreuses années une figure acceptée par la société cubaine. Avant la Révolution, les prostituées se trouvaient tout en bas de l'échelle sociale. Elles étaient des perdantes. Mais aujourd'hui, la prostituée est considérée comme une figure de succès car elle a la plupart des choses que le reste des Cubains n'ont pas: elle a de l'argent, elle peut se payer les hôtels et des discothèques à la mode, elle peut mettre de la bonne nourriture sur sa table et peut même voyager, toutes dépenses payées, avec son amant étranger. Elle a une vie décente au milieu de la catastrophe économique que connaît le pays, mais elle exerce un travail indécent. En règle générale, aujourd'hui, les Cubains ne condamnent pas la prostituée, ils la considèrent comme une personne qui lutte pour survivre.

    De nombreux touristes semblent affirmer que les adolescents cubains sont en contact avec le sexe tôt dans leur vie et qu'on ne peut parler de prostitution juvénile dans leur cas. Qu'en pensez-vous?

    J'ai rencontré et interviewé des centaines de prostituées de moins de 16 ans. Il existe aujourd'hui, à La Havane, un secteur très fort de la prostitution et on a déjà réalisé plusieurs vidéos et documentaires sur le sujet: il s'agit de filles de moins de 15 ans, à l'école secondaire, influencées par des camarades de classe, qui recherchent des touristes pour se prostituer. Dans mon livre, je dis que, pour cette raison, nous pouvons dire qu'il y a de la prostitution juvénile à Cuba. Il est vrai que, dans l'île, il est normal que les filles aient des rapports sexuels avec leur petit ami dès l'âge de 13 ans. Dans les zones rurales, il y a même des filles qui sont mères à cet âge. Mais cela ne signifie pas qu'elles ne sont pas de jeunes filles. À Cuba, la loi fixe la majorité à 18 ans. Et si l'on considère qu'un grand nombre de prostituées ont entre 14 et 17 ans, alors nous pouvons parler de prostitution juvénile. En outre, comme le gouvernement lui-même a opéré des descentes de police contre la prostitution juvénile, il sait que les cas graves de ce type de tourisme sexuel sont surtout le lot d'étrangers venus d'Italie, de Grèce et d'Espagne.

    La corruption semble empêcher la police de lutter efficacement contre la prostitution. Y a-t-il une volonté des autorités pour l'éliminer ou la limiter?

    Il y a quelque temps, nous avons entendu un représentant du gouvernement dire que la Révolution avait beaucoup de choses plus importantes à faire que de prendre soin de la virginité des femmes cubaines. Et c'est encore ce qu'il pense aujourd'hui. Je suis frappé, par exemple, par le fait que les institutions qui devraient étudier les moyens d'endiguer ce phénomène disent que la prostitution a diminué, alors que c'est tout le contraire. Je trouve malhonnête que Mariela Castro, fille de Raúl et directrice du Centre national d'éducation sexuelle, parle tout le temps de la liberté que les homosexuels cubains devraient avoir mais ne parle jamais du nombre élevé et croissant d'homosexuels qui se prostituent auprès de touristes étrangers. Les institutions répressives, en outre, sont tout à fait corrompues. Dans mon livre, je raconte quelques cas de corruption, mais mes recherches démontrent que la police reçoit des revenus de la prostitution, comme elle en reçoit de la vente de drogue et du marché noir. Dans quelques cas, ce sont les chefs de police eux-mêmes, ou certains officiers supérieurs de l'armée, qui dirigent ces sales affaires.

    Vous vivez aujourd'hui à Berlin. Pourquoi avez-vous quitté Cuba après la publication de votre livre?

    Mon livre n'a jamais été publié à Cuba. Quelqu'un en a lu un exemplaire que j'avais envoyé à un concours cubain; il l'a photocopié et il l'a fait circuler dans l'île. Le livre a circulé de main en main de façon clandestine. Il a aussi circulé grâce au courrier électronique. Des centaines de milliers de Cubains ont pu le lire sans qu'il soit publié. J'étais hors de l'île quand de grands dirigeants du Parti communiste ont dit que mon livre était une attaque à la Révolution. Même Fidel Castro a parlé des horreurs du livre dans l'une de ses dernières réunions avant de céder le pouvoir à son frère. J'étais déjà, à Cuba, un intellectuel très critique face au désastre social, économique et politique que Fidel et Raúl ont provoqué depuis 50 ans. J'étais considéré comme un traître. Chaque année, je voyageais en Espagne parce que mes romans sont publiés par des maisons d'édition espagnoles. Les Cubains sont obligés de demander la permission pour sortir de leur propre pays et y rentrer. En 2005, quand j'ai voulu revenir à Cuba, on ne m'a pas permis d'entrer. J'ai passé trois ans à exiger qu'on me laisser rentrer, et on ne m'a jamais donné de réponse. J'ai su par un diplomate cubain que j'étais sur une liste de personnes à qui le gouvernement cubain interdit de rentrer. Je n'ai donc pas quitté Cuba, on m'en a chassé.

    Judith Lachapelle


    Source: Cyberpresse

    La Havane Babylone : la prostitution à Cuba - Amir Valle




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  • mardi 18 janvier 2011

    Mélenchon, Cuba et la démocratie

    Mélenchon a encore fait parler de lui, ces derniers jours. Le voilà à défendre le régime cubain, l'un des pires de la planète pour la liberté de presse, et pour la liberté tout court. Mélenchon vire mal. Les Caraïbes sont certes une zone pauvre, et Cuba offre les prestations que la plupart des régimes communistes offraient à leur peuple. Cela n'en fait pas une démocratie, loin de là, et le discours que tient le leader du Parti de Gauche en dit long sur la nature de son sentiment démocratique.

    J'aurais pu comprendre que l'on renvoie dos à dos les dictatures militaires d'Amérique latine des années 70 et le régime castriste, mais certainement pas ce qu'est devenue l'Amérique du Sud aujourd'hui, zone où la démocratie s'est tout de même largement installée.

    Quatremer a bien eu raison de lui renvoyer à la face qu'à Cuba, on rêve avant tout d'économie de marché, celle-là même que vilipende le Che du P.G.

    Je me suis toutefois penché sur certaines déclarations de Mélenchon, car si l'on veut qu'une critique porte, il faut rendre justice là où vérité il y a. Mélenchon réclame la libération de cinq Cubains arrêtés pour espionnage et atteinte à la sécurité nationale des USA en 2002. Il estime que ce sont là des individus persécutés. Il y a un pas entre faire acte de résistance dans un régime despotique, et oeuvrer pour un régime de cette nature. L'argument de Mélenchon est donc nul et non recevable. Toutefois, certaines de ses objections ne sont pas tout à fait fausses : les cinq Cubains arrêtés espionnaient les organisations anti-castristes à Miami. Je n'ai aucune sorte d''estime pour ces organisations-là, souvent très proches de l'extrême-droite républicaine américaine, et impliquées, dans les années 70 dans des coups aussi tordus que dégueulasses : assassinat d'Orlando Letelier, ex-ministre Chilien en 1976, explosion d'un avion de ligne cubain la même année, à la suite d'un attentat dont l'origine ne fait guère de doute.

    Il convient, néanmoins d'apporter des éléments de réflexion au discours mélenchoniste : Mélenchon fait comme si nous vivions encore dans les années 70. Les anti-castristes, en 40 ans, ont évolué, et les générations se sont succédées, différentes les unes des autres. Mélenchon brouille volontairement les cartes chronologiques pour donner un semblant de crédibilité à son argumentation. Certes, les USA maintiennent un blocus autour de Cuba, mais il a été allégé à plus d'une reprise, et, dans tous les cas de figure, cela ne peut s'apparenter à du terrorisme.

    En réalité, les USA sont le premier pays fournisseurs de denrées à Cuba et leur embargo ne concerne ni les médicaments ni les produits alimentaires. Mélenchon oublie également que les USA ont fait en également des propositions en 2002 et 2006 pour mettre fin à l'embargo en échange d'une transition démocratique. En avril 2009, Obama a mis fin aux restrictions sur les voyages d'Américano-Cubains et à la circulation d'argent d'un continent à l'autre sauf quand elle concernait des personnels de l'armée ou de la police.

    Pour tous les démocrates et républicains clairement à gauche, mais sincères, qui envisageaient de voter pour Mélenchon, il est encore possible, d'ici 2012 de se reporter sur d'autres candidatures aux principes éthiques et démocratiques clairs et fiables. Les déclarations de Mélenchon sont significatives des entorses au droit qu'il est susceptible d'admettre. Cela donne froid dans le dos...

    Source: L'Hérétique

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  • jeudi 13 janvier 2011

    Cuba: une haute responsable américaine a rencontré des opposants à La Havane

    Section des intérêts américains à La Havane
    La sous-secrétaire d'Etat adjointe américaine pour l'Amérique latine, Roberta Jacobson, a rencontré des dirigeants de l'opposition cubaine à la Section des intérêts américains de La Havane, jeudi, au lendemain d'une réunion avec le gouvernement cubain, selon la dissidence.

    Mme Jacobson, numéro deux du département d'Etat pour l'Amérique latine, est la plus haute responsable du gouvernement de Barack Obama à se réunir avec des opposants cubains.

    Cette rencontre a permis de "réitérer le +clair engagement+ des Etats-Unis en faveur des droits de l'homme et de la démocratie à l'échelle mondiale", déclare dans un communiqué la Commission cubaine pour les droits de l'homme, organisation illégale mais tolérée dirigée par Elizardo Sanchez.

    "Elle a pu rencontrer des représentants de l'église catholique à Cuba, des groupes juifs et des membres de la société civile à La Havane", a indiqué pour sa part à Washington Philip Crowley, le porte-parole de la diplomatie américaine.

    Le gouvernement cubain a qualifié de "provocation ouverte" la rencontre.

    Dans un communiqué officiel, le ministère des Affaires étrangères a affirmé que cette rencontre "constitue une violation flagrante des principes et des règles internationales qui régissent les relations entre les Etats". Il s'agit d'"une offense à notre peuple", ajoute le ministère.

    Mme Jacobson avait profité de sa visite mercredi pour demander une nouvelle fois la libération immédiate d'Alan Gross, un Américain de 61 ans arrêté à Cuba le 3 décembre 2009 alors qu'il distribuait du matériel de communication à des opposants, selon La Havane.

    Elle a aussi pu s'entretenir avec M. Gross, a précisé Washington, alors que les Etats-Unis sont "très inquiets" pour la santé de leur ressortissant.

    Outre M. Sanchez, Laura Pollan, dirigeante des "Dames en Blanc", organisation regroupant des épouses et mères de prisonniers politiques cubains, l'ancien détenu de conscience Arnaldo Ramos et plusieurs autres dirigeants de l'opposition ont participé à cette réunion d'une heure.

    M. Ramos a été relâché le 13 novembre dans le cadre du processus de libération de 52 prisonniers politiques promis par le président cubain Raul Castro au cardinal Jaime Ortega, archevêque de La Havane, en mai dernier. Onze d'entre eux sont néanmoins toujours en détention.

    "L'échange d'opinions a eu lieu dans une atmosphère de proximité et de confiance qui présagent des excellentes relations de respect et de bon voisinage qu'il faudra inévitablement reconstruire entre les deux nations", ajoute M. Sanchez.

    En septembre 2009, Bisa Williams, également sous-secrétaire d'Etat adjointe pour l'Amérique latine, mais de moindre rang, avait déjà rencontré une dizaine d'opposants, après une réunion avec les autorités cubaines sur la reprise du courrier direct entre les deux pays, suscitant l'ire de La Havane.

    Elle était à l'époque la première représentante du département d'Etat à se rendre depuis 2002 sur l'île, avec qui Washington a rompu ses relations diplomatiques en 1961.

    Mercredi, Mme Jacobson avait dirigé la délégation qui avait débattu des questions d'immigration avec le vice-ministre cubain des Affaires étrangères Dagoberto Rodriguez Barrera.

    Source: Romandie News

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  • jeudi 6 janvier 2011

    Cuba entame une année cruciale pour son économie avec des coupures

    Livret d'approvisionnement à Cuba.
    Cuba entame l'année 2011 avec de nouvelles coupures dans le livret d'approvisionnement, symbole de l'égalitarisme de la Révolution dans le cadre de réformes cruciales entreprises par le gouvernement de Raul Castro pour relancer une économie au "bord du précipice".

    Cette décision annoncée jeudi de "supprimer la vente des produits d'hygiène et de nettoyage sur le marché régulé" s'inscrit dans une politique de réduction des dépenses publiques avec notamment les suppressions de 500.000 postes du secteur public (10% de la population active) d'ici la fin du premier trimestre.

    Le carnet d'approvisonnement, créé en 1963 peu après la Révolution marxiste de Fidel Castro, offre aux Cubains un quota mensuel de denrées de base (riz, sucre, huile, pâtes alimentaires, café...) à des prix dérisoires car subventionnés. Réduit comme peau de chagrin au fil des ans, il est désormais insuffisant mais reste une aide non négligeable pour des Cubains qui touchent en moyenne 20 dollars par mois.

    Le gouvernement a annoncé sa suppression progressive d'ici les cinq prochaines années, ce qui lui permettra d'économiser environ un milliard de dollars (750 millions d'euros) par an.

    La mesure de jeudi, en vigueur à partir du 1er janvier, va obliger les Cubains à payer au prix du marché non subventionné le savon et la lessive qui coûteront ainsi 24 fois plus chers (de 0,01 à 0,24 dollar) ou le détergent liquide 7 fois plus (de 0,14 à 1 dollar).

    Devant un magasin de La Havane, Magalys Lopez, 69 ans, estime que "les gens pauvres ne peuvent pas payer ces prix". "Je ne sais pas comment ils feront", dit Mme Lopez qui travaille comme femme de ménage pour arrondir sa maigre pension de retraitée. Miguel Fuentes, autre retraité de 67 ans, est "d'accord pour qu'on élimine du carnet les produits nocifs, comme les cigarettes et le café, mais tout cela est dur".

    "Cette décision ne va pas changer grand-chose. Certains produits d'hygiène avaient déjà disparu du marché régulé ou n'y apparaissaient que rarement. Et ils étaient de très mauvaise qualité", estime pour sa part Esther, une femme de ménage qui gagne beaucoup plus que la moyenne cubaine en travaillant pour des étrangers.

    Source: AngoP

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